Temps morose

Claude-Marie Vadrot  • 24 novembre 2011 abonné·es

La 17e conférence des Nations unies sur le climat, du 28 novembre au 9 décembre à Durban (Afrique du Sud), ne déchaîne pas les passions. Les responsables sont incapables de préciser combien de chefs d’État viendront. Dans les couloirs du ministère de l’Écologie français, on indique qu’« il n’existe plus de demande du public » ! Comme si les mensonges des climato­sceptiques tels que Claude Allègre, Christian Gerondeau ou Pascal Bruckner avaient gagné la partie.

Le dérèglement climatique, pourtant confirmé [^2] par le dernier rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), n’est plus à la mode, sauf aux Maldives, à Tuvalu et sur quelques îles menacées d’engloutissement. Le programme quotidien de la conférence de Durban n’est même pas encore arrêté, et la plupart des gouvernements ne semblent pas avoir donné de consignes précises à leurs négociateurs. Seules quelques actions d’ONG culmineront avec la journée de mobilisation mondiale du 3 décembre, lancée par un tribunal populaire chargé de juger « le marché et le capitalisme ».

Les pays industrialisés sont en passe de renoncer à organiser la prolongation du protocole de Kyoto, qui sera caduc fin 2012. Les États-Unis et l’Union européenne poussent très mollement à l’action. Découragés, ou soulagés de ne pas affronter industriels et pétroliers ? Reste à habiller un nouvel échec avec une promesse d’accord pour la conférence de Rio sur le développement et l’environnement, en juin prochain…

[^2]: Politis n° 1177 du 17 novembre

Écologie
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