Avant la capote, un comprimé ?

Un essai vient d’être lancé pour tester une prise de médicament à titre préventif avant une relation sexuelle.

Noëlle Guillon  • 12 janvier 2012 abonné·es

Un traitement antirétroviral en prévention ? L’Association nationale de recherche sur le sida (ANRS) vient de lancer l’essai Ipergay chez des homosexuels masculins séronégatifs. En France, sur les 6 500 à 7 000 nouvelles contaminations annuelles, environ 40 % concernent des gays. Cette population, dont les pratiques sexuelles sont plus à risque, « est très concernée par la prévention. Simplement, celle-ci y est difficile avec les moyens classiques comme le préservatif » , explique le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS.

Fait nouveau, l’essai associe à son travail un comité de suivi qui comprend des associations lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) et de lutte contre le sida. « Il est difficile d’utiliser un ­préservatif dans tous ses rapports, avec tous ses partenaires » , explique Bruno Spire, président d’Aides. Mais certains s’inquiètent d’une possible recrudescence des prises de risque que pourrait entraîner l’opération. « L’essai sera associé à une prévention renforcée pour tous les participants, avec distribution de préservatifs, dépistages du sida et des infections sexuellement transmissibles très fréquents, accès aux traitements post-exposition. L’idée n’est pas d’opposer les outils de prévention mais de les combiner » , tempère le professeur Gilles Pialoux, co-investigateur. Recrutement de 300 participants pour la phase pilote, puis l’ANRS entend poursuivre ensuite avec 1 900 participants, moyennant 12 millions d’euros à réunir.

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