Elgin fuira pendant des mois

L’accident de la plateforme gazière de Total, au large de l’Écosse, souligne les risques de la prospection d’hydrocarbures.

Patrick Piro  • 12 avril 2012 abonné·es

À 240 kilomètres au nord-est de l’Écosse, la torchère de la plateforme Elgin de Total a fini par s’éteindre, et le péril de l’explosion semble écarté. La fuite détectée le 25 mars sur un des douze puits pourrait cependant relâcher 200 000 m3 de gaz naturel par jour pendant des mois. L’impact sur l’environnement reste à déterminer, malgré les déclarations rassurantes des autorités écossaises.

Pour Total, c’est une autre phase délicate qui s’annonce : comment colmater la fuite ? Deux plans sont envisagés : l’injection de boues pour obturer le puits, et le creusement de deux puits de secours pour le suturer en amont. BP avait fait de même dans le golfe du Mexique pour tenter de maîtriser l’accident de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, il y a deux ans.

Car Elgin utilise des technologies d’exploitation en eau profonde similaires, à haut risque, alors que les gisements conventionnels de la mer du Nord s’épuisent. La poche de gaz est située à 2 500 mètres sous la surface, et à 5 500 mètres sous terre, sous une pression de 1 100 fois celle de l’atmosphère et à haute température. Outre les contraintes exceptionnelles que subissent les équipements, c’est le comportement même de ces gisements qui reste mal compris. Ainsi, la fuite, qui provient d’un puits abandonné en raison d’une baisse de production, semble être alimentée par une zone où l’on n’avait pas détecté de gaz auparavant, à plus de 1 000 mètres au-dessus du gisement principal d’où il pourrait s’être échappé.

Écologie
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