Passer au vinaigre

Que faire ?

« Luz, c’est combien de degrés, ton truc ? » Ça fait un moment que Valentine reluque, gênée, la bouteille de liquide transparent à laquelle sa sœur semble un peu trop attachée… « 8 %… mais en acidité. C’est du vinaigre blanc, un truc de mamoune, tu ne te souviens pas ? J’en mets partout ! » Pas en casserole, mais au rayon tâches ménagères : le vinaigre d’alcool, dit « cristal », à 0,50 euro le litre seulement, connaît un gros regain de considération pour désinfecter, détartrer, éloigner les insectes, nettoyer, désodoriser… On ne lui connaît qu’un seul concurrent, catégorie « factotum écolo » : le bicarbonate de soude [^2], d’ailleurs bon comparse selon les usages – l’un est liquide, l’autre en poudre – mais jamais ensemble (réaction effervescente).

Idéal, le vinaigre, pour nettoyer le réfrigérateur qui redoute les produits agressifs : il suffit d’une solution d’eau tiède coupée d’une rasade de « cristal ». Imbibez-en une éponge et laissez-la quelques heures dans une boîte alimentaire pour en éliminer les odeurs. Frottez la planche à découper : actions désinfectante et désodorisante conjointes.

Le vinaigre se tire parfaitement de nombreuses tâches hygiéniques simples : des effluves sur un vêtement (sueur, fumée) ? Placez le tissu sur un bol d’eau vinaigrée bouillante, la vapeur fait le travail. L’acidité lutte contre les moisissures, elle est souveraine pour dissoudre le calcaire dans la bouilloire (un quart de litre de vinaigre, le plein d’eau, et quelques minutes sur le feu).

Un coup d’éponge sur la céramique et la robinetterie, et ça brille. Le jour d’un départ en vacances, versez une bouteille de vinaigre dans la cuvette des toilettes, la couche de tarte au fond devrait avoir cédé à votre retour.

Et pour éloigner les insectes crapahuteurs, y compris les colonnes de fourmis : un peu de vinaigre déposé aux endroits stratégiques fera le travail en douceur. Santé, conservation des légumes, hygiène de la peau, beauté des cheveux, testez les compétences considérables du vinaigre, elles ont mérité qu’on y consacre des ouvrages entiers !

Pourquoi ?

C’est l’acide acétique du vinaigre qui lui donne ses propriétés, avec l’avantage d’une agressivité bien moindre que la chimie du commerce (poumons, mains, eau), dont le seul intérêt principal est une vitesse d’action supérieure. Côté rejets, le vinaigre, à petites doses, est sans impact sur l’environnement. Quand à l’odeur (à supposer qu’elle soit désagréable), elle se dissipe rapidement. Certains ajoutent quelques gouttes d’huile essentielle pour le petit plus « sent-bon ».  

Comment ?

• Des dizaines de livres louent le vinaigre : Vinaigres, vertus et bienfaits, Nathalie Nagy-Kochmann, éd. Anagramme (livre « deux en un » : côté verso, c’est Bicarbonate !) ; le Vinaigre malin, Michel Droulhiole, ; Leduc.S.  
• Sites : www.vinaigre-blanc.fr ; www.vinaigreblanc.com  
• Quant à la fabrication du vinaigre à domicile, rendez-vous dans un prochain « geste utile » !

[^2]: Voir Politis n° 1153.