Un prêche contre le désert médical

Le Conseil de l’ordre des médecins relance la réflexion sur les moyens de lutte contre les déserts médicaux.

Clémence Glon  • 7 juin 2012 abonné·es

L’idée d’imposer aux jeunes médecins le lieu de leur installation court depuis 2009 au ministère de la Santé. À l’époque, les alinéas de la loi Bachelot prévus à cet effet avaient été supprimés sous la pression des syndicats.

La semaine dernière, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) ranime l’idée d’obliger les nouveaux diplômés à rester cinq années dans la région où ils ont effectué leur 3e cycle. Une mesure coercitive qui permettrait de lutter contre les déserts médicaux. L’organisation, qui ne s’était encore jamais prononcée face au refus général des trois principaux syndicats de médecins (CSMF, SML et MG-France), regrette que des mesures incitatives n’aient pas suffi à inverser la tendance.

En Picardie, 239 médecins installés pour 100 000 habitants. En région Paca, ils sont 370 pour 100 000 habitants. Sans compter que ces chiffres masquent des disparités entre villes et campagnes, et entre spécialités. Le contrat d’engagement de service public (CESP), qui prévoit une allocation pour les étudiants s’engageant à exercer dans une zone sous-médicalisée, n’a pas permis de combler les écarts.

De son côté, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes estime qu’il est encore trop tôt pour dresser le bilan des mesures incitatives. En 2011, une convention signée entre la Sécurité sociale et les syndicats de médecins évoquait des pistes pour résorber les déserts médicaux : aides à l’installation en zones sous-dotées, revalorisation des aides versées aux médecins qui vont épauler ponctuellement leurs collègues dans les zones déficitaires.

Des idées qui n’ont pas encore été concrétisées et dont Marisol Touraine pourrait s’inspirer. La ministre de la Santé reste en effet favorable à la liberté d’installation des jeunes médecins. Alors que la commission du Développement durable, des Infrastructures, de l’Équipement et de l’Aménagement du territoire du Sénat a annoncé la mise en place d’un groupe de travail sur les déserts médicaux, les maires de l’association Ville et Banlieue de France ont sonné lundi une « alerte sanitaire ». Avec les régions rurales, les périphéries des villes sont les plus en carence d’infrastructures médicales.

Société Santé
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