La mobilisation qui monte, qui monte…

Initié par le Front de gauche, l’appel à manifester le 30 septembre s’est élargi. Il va désormais bien au-delà de ses rangs.

Pauline Graulle  • 27 septembre 2012 abonné·es

Et si le peuple, qui n’y était surtout pas convié, s’invitait quand même dans le débat ? L’idée d’organiser une grande manifestation populaire courait déjà depuis quelques semaines dans les milieux associatifs et syndicaux, en particulier dans les rangs du collectif L’audit de la dette. Elle a été saisie au vol par Jean-Luc Mélenchon, un jour d’été à Grenoble, aux Estivales du Front de gauche. Puis, rebondissant de réunions publiques en assemblées citoyennes, attirant autour d’elle un nombre croissant d’associations et de syndicats, roulant jusqu’à la Fête de l’Huma, la mobilisation du 30 septembre est devenue davantage qu’un « Front du non au traité »  : le « signal de départ d’une campagne nationale contre l’austérité ».

À quelques jours de la mobilisation du « non » de gauche, passage en revue des forces. Côté web, après la pétition pour un référendum lancée cet été par l’Humanité, la pétition « Non à l’austérité perpétuelle » comptait, lundi, 14 000 signataires de toute l’Europe. Sur le site Internet dédié (www.stopausterite.org) – relayé sur Facebook, Twitter et Google + –, 1 500 personnes avaient envoyé un mail à leur député lui demandant de « voter contre le pacte budgétaire », et des dizaines de cars et de voitures étaient prévus pour converger vers la capitale. Pendant que la liste des départs s’allongeait, celle des organisations appelant à manifester s’est, elle aussi, bien étoffée depuis début septembre. Aux côtés du Front de gauche et du NPA, la Fondation Copernic, Attac, les Économistes atterrés ou les chômeurs et précaires d’AC! ont fait leur apparition. Côté syndicats, Solidaires et la FSU ont appelé à défiler. Si les grosses centrales comme FO ou la CGT ont, malgré leur prise de position contre le traité, rechigné à s’afficher dans le cortège, des unions régionales et des fédérations cégétistes seront au rendez-vous : CGT Île-de-France, CGT Cheminots…

La manifestation du 30 septembre partira de la place de la Nation à 13 h 30 pour se diriger vers la place d’Italie. Son parcours n’était pas encore précisé au moment de notre bouclage. Politis sera présent, avec deux points de vente, l’un peu après le départ de la manifestation, l’autre situé à proximité de la place d’Italie. Ce sont les lecteurs membres de l’association Pour Politis qui renouvellent – avec autant de succès, espérons-le – l’opération menée lors de la Marche pour la VIe République.

Dans un autre genre, le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais a adopté vendredi une motion déposée par le groupe Communiste, Parti de gauche et Unitaires, demandant la tenue d’un référendum sur le traité. Reste que les plus frileux demeureront les « nonistes » socialistes ou Verts. Pourtant, « ce n’est pas une manif contre le gouvernement, insiste Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic et membre de l’organisation, même si, évidemment, elle s’oppose aux mesures qu’il a prises ». Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac, a évoqué, elle, un « cadre collectif » où  « nous continuerons, après la manifestation du 30 et après le vote du Parlement, à construire les résistances à l’austérité en France et en Europe, et à discuter des alternatives écologiques et sociales à la crise. Il ne s’agit en aucun cas de nous enfermer dans un “front du non” au traité ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, il écrivait, samedi, sur son blog : « Parlez autant que vous voulez, défilez comme vous voulez, cela n’a pas d’importance. Ce qui compte c’est le nombre, la détermination, l’énergie, la dynamique ! » Gageons qu’il sera entendu.

Publié dans le dossier
Les faux culs du Traité
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