L’inflation carcérale se poursuit

76 000 personnes étaient sous écrous le 1er septembre 2012, selon le dernier pointage de l’Observatoire des prisons et autres lieux d’enfermement (Opale). La surpopulation s’aggrave en un an de 16%.

Politis.fr  • 1 octobre 2012
Partager :

L’enfermement continue de progresser en France, selon la dernière actualisation du tableau de bord mensuel de l’Observatoire des prisons et autres lieux d’enfermement (Opale). 76 074 personnes étaient sous écrous le 1er septembre 2012, soit 6,0 % de hausse par rapport à 2011. C’est un peu moins que le record absolu du nombre de détenus, atteint en France le 1er juillet 2012 avec 78 262 personnes sous écrous.

En moyenne, la durée du temps passé sous écrous est de 9,8 mois. Une valeur « stable, mais à un niveau record » , rappelle l’Opale dans son « tableau de bord ».

Surpopulation

Au 1er septembre, l’Opale dénombrait 11 438 détenus en surnombre soit 16 % de plus qu’il y a un an.

« Le nombre de détenus dormant sur un matelas posé à même le sol est de 612 au 24 septembre 2012, indique l’Opale dans son « tableau de bord ». Il était de 380 il y a un an (+ 61 %). »

Il faut en revanche tenir compte de variations importantes d’une année sur l’autre, car le nombre de détenus en surnombre est monté en 2004 jusqu’à 16 086.

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a annoncé vendredi 28 septembre la création de 5 600 nouvelles places de prison d’ici cinq ans, ce qui permettrait de rattraper la moitié du manque de places. Elle souhaite donc poursuivre le rythme de création[^2], mais se démarque des objectifs votés en février par la précédente majorité de créer 24 000 nouvelles places. De leur côté, les associations de soutien aux détenus espèrent surtout voir s’enrayer l’inflation carcérale.

[^2]: 829 places ont été créées ses 12 derniers mois selon l’Opale

Société Police / Justice
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »
Entretien 25 novembre 2025 abonné·es

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »

Julia* fait partie des nombreuses patientes qui accusent le médecin gynécologue, Phuoc-Vinh Tran, de viols et d’agressions sexuelles. Treize ans après les faits, elle souhaite prendre la parole pour dénoncer les dégâts que causent les lenteurs de la justice.
Par Hugo Boursier
Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »
Libertés publiques 25 novembre 2025

Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »

Après son expulsion forcée en Italie, Elena Mistrello, autrice de BD italienne dénonce dans Politis les moyens de contrôle, de surveillance et de répression déployés par l’État contre les personnes migrantes et les militants.
Par Pauline Migevant
« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »
Justice 25 novembre 2025

« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »

Au terme d’une dizaine d’années d’enquête, le docteur Tran comparaitra devant la cour criminelle du Val-d’Oise en 2027 pour 112 viols et agressions sexuelles. Dans une tribune, quarante plaignantes alertent sur les délais de la justice.
Par Collectif
Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan
Portrait 24 novembre 2025 abonné·es

Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan

Enfant d’El-Fasher, ville du Soudan aujourd’hui ravagée par les massacres, le trentenaire vit à distance la perte de son frère, le drame de sa famille et de son peuple. Depuis la France, il s’efforce de faire entendre une tragédie ignorée.
Par Kamélia Ouaïssa