En finir avec les zones blanches

Les sénateurs proposent des mesures incitatives pour les médecins, mais qui limitent leur liberté d’installation.

Ingrid Merckx  • 14 février 2013 abonné·es

«Agir vraiment ». C’est le message adressé par le Sénat au gouvernement à propos des déserts médicaux. Le 5 février, un groupe de travail « sur la présence médicale sur l’ensemble du territoire » a rendu un rapport qui pourrait faire date. Il propose des mesures concrètes et incitatives pour enrayer l’avancée des zones sous-médicalisées dans les campagnes, mais aussi dans certaines villes moyennes et zones périurbaines. Jusqu’ici, les pouvoirs publics ont dû renoncer à des décisions fortes pour ne pas heurter les médecins et futurs médecins en limitant leur fameuse liberté d’installation. « Aujourd’hui, la gravité de la situation et des perspectives d’évolution exige la prise en compte du seul intérêt général. »

En tête des propositions : faire évoluer les études de médecine en diversifiant les origines sociales et géographiques des étudiants ainsi que leur enseignement, trop centré sur la pratique hospitalière, et rendre obligatoires les stages en médecine générale dans les « zones sous-denses ». Autres propositions : créer une commission de démographie médicale par département, favoriser par des financements incitatifs les regroupements de professionnels, permettre l’allongement de la durée d’activité, le salariat et le développement de la télémédecine. Ensuite et surtout : refuser de conventionner les médecins qui s’installent en zones surdotées, et instaurer pour les spécialistes une obligation d’exercer en début de carrière dans des hôpitaux « en manque ».

Société Santé
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