Plus de 600 enseignants boycottent le livret de compétences

Soutenus par des syndicats et collectifs, plus de 600 enseignants se sont engagés, le 10 juin 2013, à ne pas remplir le livret censé valider les compétences des élèves en fin de CE1, CM2 et 3ème.

Ingrid Merckx  • 10 juin 2013
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Des enseignants peuvent-ils désobéir ? La question s’est posée face aux désobéisseurs : des professeurs révoltés par les réformes Darcos de 2008 qui ont choisi, notamment, de ne pas procéder aux tests d’évaluation des élèves réclamés par leur hiérarchie.

Parmi ces tests : le livret personnel de compétences (LPC) «attestant l’acquisition des connaissances et compétences du socle commun» . Utilisé à l’école primaire depuis 2008, il a été généralisé à tous les collèges à la rentrée 2009 et présenté en version simplifiée pour l’année 2012-2013.

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Le 10 juin 2013, plus de 600 enseignants «se sont engagés publiquement à ne pas remplir le livret de compétences» . Ils ont réclamé le retrait du dispositif, avec le soutien du Réseau des enseignants du primaire en résistance, du Collectif national de résistance à base-élèves, de la Fédération des syndicats SUD éducation, de la Fédération des travailleurs de l’éducation de la CNT, de la Fédération éducation de la CNT-Solidarité ouvrière, de la tendance Emancipation, de l’Union des alternatives syndicales et de la section départementale du SNUipp-FSU82.

Un outil «inutile et lourd»

En effet, il s’agit selon eux, d’un «outil inutile et lourd, qui implique une pédagogie du bachotage» . En outre, le LPC «recueille de manière détaillée et numérisée des informations sur les enfants, et cela pour leur vie entière» . Enfin, «du point de vue du droit du travail, il est à craindre que le système des compétences, plus qu’encouragé par le patronat, individualise le statut des salarié-e-s et affaiblisse les conventions collectives» .

En 2011, le Snuipp, principal syndicat enseignant du premier degré, rappelait que le livret de compétences a été créé au moment de la mise en œuvre «d’une politique éducative normative et utilitariste qui accroît les inégalités scolaires [et] s’accompagne de l’accentuation d’un pilotage par les résultats.» Imposé «d’en haut» , le LPC serait en outre venu télescoper le livret scolaire.

Pour certains, comme les enseignants du collège Louis Jouvet de Villeurbanne, il s’agit là d’un «outil de fichage et de contrôle social ».

-Pour signer l’engagement collectif au boycott du LPC

Société
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