Passer à la cigarette électronique

En l’absence de combustion, l’impact semble bien moindre.

Patrick Piro  • 25 juillet 2013 abonné·es

Que faire ?

C’est le dessert, et Pascal tête sa cigarette électronique avec la satisfaction de tenir la solution miracle : au bout de 72 heures, il ne fume plus que deux cigarettes au lieu de douze. « Je peux goûter ? » Moue de Dominique devant la saveur noisette douceâtre. « Je crois que je vais rester avec mon tabac à rouler… » Léna a abandonné au bout de dix jours : l’ersatz ne calmait pas son envie de clope. Inventée en 2009, l’e-cigarette fait un tabac depuis un an en France, qui compterait déjà un million de « vapoteurs ». Car, tirer sur son e-tige, c’est absorber de la vapeur : l’objet, qui ressemble à un stylo, comprend une cartouche de liquide, que vaporise une résistance (atomiseur) alimentée par une petite batterie (rechargeable de préférence). La cartouche contient du propylèneglycol, de la glycérine végétale, des arômes (un grand choix) et une dose variable de nicotine (de 0 à 24 mg).

Pourquoi ?

De nombreux fumeurs affirment qu’en gérant la dose de nicotine ils ont pu réduire (voire arrêter) la cigarette. Une étude italienne vient d’apporter une première caution scientifique à l’assertion. En l’absence de combustion, l’impact semble bien moindre que celui de la fumée du tabac, qui contient une cinquantaine de produits cancérigènes. Cela vaut aussi pour l’entourage, en outre peu incommodé par la vapeur, quasi inodore. Néanmoins, la France vient d’interdire la vente de la cigarette électronique aux mineurs ainsi que la publicité s’y rapportant, et entend en bannir l’usage dans les lieux publics, comme en Belgique, au Luxembourg et à Malte. Car les avis autorisés sont partagés, faute de recul. La composition du liquide (dont la teneur en nicotine, avec un risque de surdose, notamment en utilisant des recharges d’origine étrangère) n’est pas garantie, la vapeur peut être irritante, et son effet sur la santé n’a pas été étudié. En outre, un jeune sur trois aurait déjà essayé, ce qui pourrait inciter les non-fumeurs à passer à la cigarette. D’ailleurs, les compagnies interdisent le vapotage dans les avions pour éviter de stimuler les accros à la clope. Les entreprises, s’appuyant sur l’ample définition du terme « fumer » retenue par le code du travail, bannissent aussi souvent l’e-cigarette. Pour le moment, celle-ci est en vente libre en boutiques spécialisées. Cependant, l’Union souhaite la traiter en médicament, comme les substituts au tabac (patchs, gommes, etc.). Un marché lucratif qui passerait aux mains des pharmacies, avec une diffusion moins libre mais contrôlée par une autorisation de mise sur le marché.

Comment ?

  • Le kit de départ coûte de 30 à 50 euros. Puis environ 6 euros pour les recharges, qui durent près de quatre fois plus longtemps qu’un paquet de cigarettes.
  • Consulter le site www.sante.gouv.fr pour les évolutions réglementaires.
  • Le rapport Dautzenberg sur l’e-cigarette, de l’Office français de prévention du tabagisme (www.ofta-asso.fr), livre des avis d’experts.
Le geste utile
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