La direction parisienne du PCF pour une alliance avec le PS

Michel Soudais  • 9 octobre 2013 abonné·es

Le conseil départemental du PCF de Paris a voté mardi soir à 67 % pour une alliance avec le PS dès le premier tour des municipales dans la capitale. 31 % ont voté contre et 2 % se sont abstenus. La décision définitive revient toutefois aux adhérents – ils seraient 4 000 dont la moitié à jour de cotisation – qui auront à trancher les 17, 18 et 19 octobre entre deux options : s’allier avec le PS ou concourir avec le Parti de gauche et ses autres partenaires du Front de gauche.

Les partisans de l’alliance avec le PS, parmi lesquels figurent le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, sénateur de Paris, font valoir un accord de répartition des places éligibles qui prévoit de réserver au PCF, sur les listes d’Anne Hidalgo, 32 postes de conseillers d’arrondissement et 13 sièges au Conseil de Paris (contre 8 actuellement).
Ils se satisfont également d’avoir obtenu des socialistes des « avancées concrètes importantes » , notamment sur leur objectif, repris par Anne Hidalgo, de « 30 % de logements sociaux à l’horizon 2030 » , sur « la gratuité des premiers m3 d’eau ou la défense du service public de santé » .
La résolution du conseil départemental, dévoilée lors d’une conférence de presse mercredi, assure que *« l’accord stratégique et programmatique avec le PS parisien (…) exprime clairement la nécessité de refuser toute politique d’austérité qui viendrait s’opposer à l’intérêt des Parisiens » .

A contrario, un cadre communiste déplore, sur le site du Monde, n’avoir pu obtenir du PG « la garantie que [le PCF aurait] une représentation politique actuelle qui reflète la composition actuelle du conseil de Paris » . D’autres auraient expliqué en conseil fédéral que le PG demandait la moitié des sièges.

Illustration - La direction parisienne du PCF pour une alliance avec le PS

Pour Éric Coquerel, secrétaire national du PG , ce ne sont que des « extrapolations »  : « Les discussions ont été stoppées il y a longtemps parce qu’on estimait qu’il fallait d’abord que les communistes prennent une décision politique. » « Nous voulons que le PCF fasse un vote politique qui engage l’avenir du Front de gauche , abonde Alexis Corbière, un des deux conseillers de Paris du PG, qui déplore : « Ses responsables ne nous parlent que cuisine interne et répartition de sièges. » Avant de faire observer que les 5 élus supplémentaires promis au PCF par le PS correspondent aux 5 élus MRC, dont le groupe n’existera plus dans la prochaine mandature. Et ne rééquilibreront donc pas les rapports de force au sein du Conseil de Paris, les socialistes prévoyant de conserver le même nombre d’élus.

Ce matin, avant l’annonce publique des préférences de la direction parisienne, Jean-Luc Mélenchon déplorait sur son blog que le Front de gauche soit « enfoncé jusqu’aux essieux dans les jeux politiciens à Paris » , avec des conséquences pour celui-ci qui ne se limitent pas à la capitale : « On pouvait avaler bien des couleuvres. Mais pas Paris ! »

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