Dans l’ouest de la Chine, les femmes voilées sont contrôlées

Lena Bjurström  • 28 novembre 2013 abonné·es

Il n’y a pas qu’en France que la question du voile islamique exacerbe les tensions.

Dans l’ouest de la Chine, à Kashgar, où 90 % des habitants, de l’ethnie ouïghoure, sont musulmans, la dernière trouvaille des autorités locales est une vaste campagne incitant les femmes à ne plus porter le voile, rapporte l’AFP. Le principe : installer des check-points dans les rues, et contrôler l’identité de toute passante voilée. Le nom de l’opération : « Objectif beauté ».

Illustration - Dans l'ouest de la Chine, les femmes voilées sont contrôlées - Contrôle dans une rue de Kashgar de deux femmes portant le voile par une employée du gouvernement chinois. (Photo: CAROL HUANG / AFP)

D’après l’AFP, outre les contrôles dans la rue, les femmes doivent enlever leur voile et les hommes être rasés pour entrer dans des bâtiments publics. Et à Hotan, une ville du Xinjiang à 500 km de Kashgar, un hôpital aurait reçu des documents administratifs pour lister les patientes voilées.

Le port du voile n’est pas interdit explicitement, et la campagne « Objectif beauté» vise officiellement à inciter les femmes à « embrasser la culture moderne » . Mais, au cœur de la province du Xinjiang qui a connu, ces dernières années, des tensions ethniques exacerbées, cette opération est ressentie par les habitants comme une énième répression de leur culture.

Un employé d’un des check-points d’« Objectif beauté », interrogé par l’AFP, explique que la campagne vise à renforcer la sécurité.

Au Xinjiang, la religion musulmane est communément associée par le gouvernement chinois aux volontés indépendantistes de certains groupes ouïghours, régulièrement qualifiés par Pékin de « terroristes » .

Société Monde
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