Bruce Springsteen : Haut et fort

Album parenthèse pour Bruce Springsteen. Mais de haut niveau.

Jacques Vincent  • 20 février 2014 abonné·es

High Hopes rassemble de nouveaux enregistrements de chansons déjà connues, d’autres jouées sur scène jamais enregistrées en studio et deux reprises. High Hopes, c’est Springsteen en grand format : un cinémascope musical. Avec l’E Street Band, son groupe de toujours, auquel s’ajoutent cuivres, cordes et chœurs et le guitariste Tom Morello, qui avait remplacé Steve Van Zandt lors d’une tournée australienne et semble être un élément central de l’entreprise. La grosse artillerie, estimeront certains. Si l’on veut, mais on a envie de dire que c’est pour la bonne cause. La cause des chansons et celle du message, car la veine du Springsteen social et chroniqueur de l’Amérique dans ce qu’elle a de moins glorieux est largement présente.

La cause du rock aussi. Le rock est bien le cœur du disque, et c’est ce cœur qui bat tout du long qui en constitue l’unité. Un disque puissant, qui cogne et gronde, souvent émouvant et exaltant. Enfin, il faut saluer les reprises : leur choix et leur interprétation. D’abord le « Like Fire Would », de Chris Bailey, l’ex-chanteur des Saints, que Springsteen tient depuis longtemps en haute estime. Et, en finale, celle du « Dream, Baby, Dream » de Suicide. Un choix d’une classe et d’une intelligence rares, dans une version dont le sens de l’élévation confine presque au religieux. Reprises symboliques de deux fondamentaux springsteeniens : fidélité et fraternité.

Musique
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