Sortir du dogme patronal

Les syndicats ont présenté leur réforme de l’assurance chômage avant la dernière réunion de négociations, prévue le 13 mars.

Thierry Brun  • 6 mars 2014 abonné·es

Après le choc de la présentation par le Medef d’un « document-cadre » pour l’accord national interprofessionnel relatif à l’indemnisation du chômage, le temps est venu des projets d’accords élaborés par les syndicats. À l’occasion de la réunion de négociation autour du régime d’assurance chômage du 27 février, la CGT, la CFDT et FO ont détaillé le contenu de leurs propositions. Les partenaires sociaux [^2] se sont donné jusqu’au 13 mars pour s’entendre sur une nouvelle convention, laquelle fixera le niveau et la qualité de l’indemnisation des demandeurs d’emploi. Les documents de la CGT et de FO insistent sur la taxation variable des contrats courts (CDD, saisonniers et intérim) et à temps partiel, une mesure pour résorber le déficit de l’assurance chômage et propre à financer de nouveaux droits. « Les ressources supplémentaires, selon le chiffrage de l’Unedic  [gestionnaire de l’assurance chômage, NDLR], seraient de 1,4 milliard d’euros », explique Éric Aubin, membre de la direction confédérale de la CGT. Pour sa part, FO demande une hausse du taux général de contribution de 0,2 point, la répartition entre la part employeur et salarié n’étant pas modifiée. La CGT revendique « une amélioration des droits en portant la durée d’indemnisation à 36 mois pour tous les demandeurs d’emploi et à 60 pour les seniors » .

Les deux syndicats s’appuient sur les chiffres du deuxième trimestre 2013, indiquant que la part des CDD dans les recrutements était de 82,8 % contre 70 % en janvier 2008. Ils ajoutent qu’en 2011 près de 4,2 millions de salariés étaient à temps partiel, travaillant en moyenne 40 % de moins que les salariés à temps complet. Le principe de droits rechargeables est défendu par les cinq syndicats de salariés, pour permettre aux chômeurs qui retrouvent un emploi de ne pas épuiser leurs droits s’ils retombent au chômage. L’ensemble des syndicats rejettent la volonté du Medef de mettre en cause le régime des intermittents du spectacle (annexes VIII et X) ainsi que celui des intérimaires (annexe IV). Plusieurs milliers d’intermittents et de précaires ont manifesté le 27 février contre la suppression de leurs régimes et se mobiliseront à nouveau le 12 mars. Les syndicats ont demandé à l’État l’ouverture d’une concertation tripartite sur l’emploi des intermittents.

[^2]: Medef, CGPME, UPA, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO.

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