La victoire politique du Hamas

L’accord de cessez-le-feu permanent conclu la veille entre Israël et les Palestiniens était respecté mercredi. Mais il est intervenu après deux mois de bombardements sur Gaza qui ont coûté la vie à 2 143 Palestiniens, dans leur immense majorité des civils, et à 70 Israéliens, dont 64 soldats. L’accord intègre en partie la principale revendication du Hamas, notamment l’ouverture de passages entre Israël et Gaza, et l’élargissement de la zone de pêche au large du territoire. La négociation a été menée au Caire sous l’égide du médiateur égyptien. Au-delà des pressions internationales, d’ailleurs timides, et des risques d’inculpation devant la cour internationale de justice, c’est sans doute la désorganisation du pays et le coût de l’opération qui ont conduit Netanyahou à affronter une partie de sa majorité d’extrême droite et à accepter l’arrêt des bombardements, malgré le vote hostile de quatre ministres sur huit.

À Ramallah et à Gaza, des manifestations de liesse ont eu lieu. Il reste que Gaza est dévasté et que rien n’est sûr pour l’avenir. En principe, Palestiniens et Israéliens doivent se retrouver dans la capitale égyptienne dans un mois pour négocier un accord plus large, notamment l’ouverture d’un aéroport et la démilitarisation du Hamas, demandée par Israël. Deux demandes qui n’ont aucune chance d’aboutir en dehors d’une solution globale du conflit. Quant à la reprise d’une négociation sur le fond , c’est-à-dire en vue d’une levée totale du blocus sur Gaza, et d’un État palestinien, elle est pour l’instant hautement improbable. Israël ne perd pas de vue son objectif principal qui est la colonisation massive de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

En attendant, le Hamas , qui était en position d’extrême faiblesse politique avant l’attaque israélienne de début juillet, s’est refait une santé, tirant profit de sa résistance.