Le président de la FDSEA du Finistère « félicite » des incendiaires

Michel Soudais  • 20 septembre 2014 abonné·es
Le président de la FDSEA du Finistère « félicite » des incendiaires
© Photo: FRED TANNEAU / AFP

Au lendemain de la jacquerie qui a détruit par le feu deux bâtiments publics à Morlaix (Finistère), Thierry Merret, le président de la FDSEA du Finistère, et l’un des chefs des «Bonnets rouges», qui s’est dit débordé par sa base, a crânement félicité les auteurs de ces dégradations. Rappel des faits.

Vendredi soir, des légumiers en colère , avec près d’une centaine de tracteurs et de remorques, ont d’abord saccagé le bâtiment de la Mutualité sociale agricole (MSA) situé sur la commune de Saint-Martin-des-Champs en périphérie de Morlaix, avant d’y mettre le feu à l’aide de palettes et de pneus après avoir déversé devant le bâtiment une partie de leur cargaison de légumes invendus, des pommes de terre et des artichauts. Bilan : un bâtiment détruit ; il avait été construit il y a deux ans.
Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le centre-ville de Morlaix et se sont regroupés devant le centre des impôts. Là, ils ont à nouveau déversé des légumes invendus, des palettes, des pneus et du fumier devant le bâtiment, lui aussi récent, qu’ils ont incendié après avoir cassé portes et fenêtres. Non sans empêcher les sapeurs pompiers d’accéder au lieu.

Thierry Merret, joint par téléphone par I-télé samedi matin, a non seulement refusé de condamner l’action de ces légumiers, mais les a «félicité» (Voir dans la séquence à 2’00):
«Il faut que nos responsables qui soi-disant mènent le pays comprennent qu’il y a un ras-le-bol qui fait qu’aujourd’hui moi, président de la FDSEA et porte-parole des Bonnets rouge, je ne maîtrise plus rien parce qu’on est face à des gens qui n’ont plus rien à perdre. Moi, je les félicite d’avoir fait ce qu’ils ont fait et j’espère qu’on sera pour une fois entendu.»

Société Travail
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Pour en finir avec la centralité du travail
Travail 6 novembre 2025

Pour en finir avec la centralité du travail

Alors que le travail génère souvent de l’insatisfaction, en prise à des conditions toujours plus précaires, il reste présenté comme une valeur indépassable dans nos vies. Une centralité qui semble anachronique avec la catastrophe écologique, selon l’économiste Alain Coulombel.
Par Alain Coulombel
Expulsion illégale : une famille porte plainte contre le préfet des Hautes-Alpes
Enquête 5 novembre 2025 abonné·es

Expulsion illégale : une famille porte plainte contre le préfet des Hautes-Alpes

Une plainte pour « abus d’autorité » a été déposée contre le préfet des Hautes-Alpes par une famille expulsée illégalement en septembre. Celle-ci était revenue en  France traumatisée et la mère avait fait une fausse couche, attribuée au stress causé par l’expulsion.
Par Pauline Migevant
Mouvement social de 1995 : la naissance d’une nouvelle génération politique
Récit 5 novembre 2025 abonné·es

Mouvement social de 1995 : la naissance d’une nouvelle génération politique

Le grand mouvement social de 1995 a vu l’apparition d’une dizaine de futurs visages de la gauche, des figures qui, en trois décennies de vie publique française, n’ont jamais abandonné le combat. Très souvent en faveur de l’union de la gauche.
Par Lucas Sarafian
1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé
Syndicats 5 novembre 2025

1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé

Dans un contexte de fin des utopies politiques et de tournant social-libéral, le mouvement de 1995 catalyse une recomposition syndicale profonde. L’unité d’action, l’émergence de nouvelles organisations et le rôle central des assemblées générales en font le point de départ d’un renouveau syndical toujours inachevé.
Par Benoît Teste