CGT : Deux grosses fédérations demandent la démission de Lepaon

Deux importantes fédérations de la CGT, celle des services publics et celle de la santé, ont voté dans leurs instances la démission de Thierry Lepaon, selon Atlantico.

Thierry Brun  • 12 décembre 2014 abonné·es
CGT : Deux grosses fédérations demandent la démission de Lepaon
© Photo: BERTRAND GUAY / AFP

Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon, empêtré dans une crise interne provoquée par les récentes affaires de financement d’un appartement de fonction, du bureau du secrétaire général et de ses indemnités de départ, est de plus en plus sur la sellette, comme nous l’avions écrit dès le 9 décembre, à la suite de la réunion de la commission exécutive confédérale.

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La fédération CGT des services publics (85 000 adhérents) a voté le 11 décembre, à la quasi unanimité des 26 présents dans la commission exécutive, pour « la démission de Thierry de son mandat de secrétaire général dans les plus brefs délais » , révèle le site Atlantico.fr  (lire ici). Et la fédération de la Santé, deuxième organisation de la CGT (70 000 adhérents), a décidé, « par la voie de son comité national fédéral, de demander la démission des dix membres du bureau confédéral de la CGT, donc celle de Thierry Lepaon » , assure Atlantico.

La Commission exécutive confédérale , direction élargie de la centrale, avait décidé mardi 9 décembre de convoquer le 13 janvier le comité confédéral national (CCN) , le « parlement » du syndicat, seule instance habilitée à révoquer le secrétaire général. Avant ce rendez-vous décisif, la crise avait déjà fait une première victime : l’administrateur-trésorier, Eric Lafont, qui avait validé les dépenses coûteuses dans l’appartement de fonction et le bureau de Thierry Lepaon, à l’origine des reproches adressés au numéro un, avait présenté sa démission.

Selon Atlantico, « l’attaque est encore plus raide à l’encontre de Lepaon quand on sait que la patronne de la “fédé” santé, Nathalie Gamiochipi, est également la compagne de Philippe Martinez, le secrétaire général de la Fédération de la Métallurgie CGT présenté depuis peu comme le futur numéro 1 de la CGT » . Politis avait indiqué dès le 4 décembre (voir ci-dessous) que ce nom circulait au siège de la confédération à Montreuil, selon une source confédérale. « Membre du Parti communiste, Martinez serait au passage, selon un responsable CGT, “cornaqué par Nadine Prigent, ex-dirigeante de la Fédé Santé et ancienne favorite de Bernard Thibault qui aimerait bien prendre sa revanche en faisant le successeur de Lepaon” » , ajoute Atlantico.

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Selon une source confédérale , l’opposition à Thierry Lepaon s’est renforcée depuis les récentes révélations de L’Express : « Cela promet d’être violent lors du prochain comité confédéral national » , le « parlement » de la CGT, prévoit un cadre de la confédération. Selon lui, des dirigeants accusent Thierry Lepaon d’avoir « mis à mal les valeurs de la CGT » et d’avoir conduit « à l’échec la réorganisation des structures et ainsi que son action pour donner du contenu aux orientations syndicales. Thierry Lepaon n’a pas su affirmer une ligne cohérente pour la CGT » , critique des cadres de la confédération.

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