L’université française prend l’eau

Lou-Eve Popper  • 5 décembre 2014 abonné·es
L’université française prend l’eau
© Photos en provenance de http://universiteenruines.tumblr.com/ : Salle de TP et alarme incendie à l'UPS de Toulouse.

Rats qui courent sur les pelouses du campus , murs tagués, fuites d’eau, moisissures… Un Tumblr dévoile en photos l’état alarmant de nos universités. Et la situation a peu de chance de s’améliorer avec le budget 2015. La loi de finances initiale prévoyait pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) un budget de 23,05 milliards d’euros, soit 45 millions de plus que l’an passé. Mais, le 18 novembre, les députés ont voté un amendement du gouvernement représentant une coupe budgétaire de près de 136 millions d’euros, dont 70 dédiés aux établissements d’enseignement supérieur.

Si les sénateurs ont rejeté ces coupes budgétaires lors d’un vote le 3 décembre, il n’est guère douteux que leurs collègues de l’Assemblée nationale les rétabliront quand il auront à examiner le budget en seconde lecture, puisque telle est la volonté du gouvernement. Pour ce dernier, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche doit faire des économies, comme tout le monde. L’austérité continuera donc de frapper les universités, déjà fragilisées par la loi d’autonomie de 2007.

Formations de moindre qualité , professeurs surchargés de travail, gel des emplois : les universités souffrent. Mais, de surcroît, les conditions de délabrement de plusieurs universités françaises sont particulièrement inquiétantes. C’est cet état de « ruine » des établissements dans lesquels travaillent étudiants et personnels que dénonce le collectif Sciences en marche, qui a mis en ligne le Tumblr intitulé Ruines d’université . On y voit, entre autres, des murs moisis, des toilettes dans un état déplorable, des fuites d’eau dans les amphithéâtres… Les clichés rassemblés proviennent de plusieurs établissements d’enseignement supérieur (universités de Versailles-Saint-Quentin, Nantes, Nanterre, Saint-Denis, Montpellier, Créteil, Grenoble, ENS Paris, UPS de Toulouse…). Les étudiants du collectif tirent donc le signal d’alarme. Comme tant d’autres, la promesse du candidat Hollande de faire de la jeunesse une priorité semble bien loin.

Illustration - L’université française prend l’eau

Temps de lecture : 2 minutes