482 morts de la rue en 2014

Ingrid Merckx  • 16 mars 2015
Partager :
482 morts de la rue en 2014
Christophe Louis, président du collectif "Morts de la rue", s'exprime, lors d'un rassemblement pour honorer la mémoire des SDF morts dans la rue, le 6 décembre 2012 Place de la Bourse à Paris (AFP PHOTO MEHDI FEDOUACH).

482 personnes sont mortes dans la rue – et de la rue – en 2014. 453 en 2013. Déjà 79 en 2015… Tous les ans depuis 2007, le collectif Les morts de la rue publie leur nom. Ou leur prénom quand le nom manque. Ou la simple mention « un homme », « une femme », « âge environ… » , quand nul n’a pu dire qui était la personne retrouvée.
Tous les ans depuis 2008, et ce matin encore, le journal La Croix publie la liste entière. De « Ahmed Meddahi, 64 ans, mort le 3 janvier 2014 à Paris 5è » à « un homme est mort en 2014 à Besançon » . Suivent les premiers morts de 2015 et ceux de 2013 appris trop tard pour le faire part de l’année passée. Moyenne d’âge : 49 ans.

Et alors ? « Alors rien, tranche Florence Couret, directrice adjointe de la rédaction. Faute de solutions simples, il n’y a pas moins de sans-domiciles-fixe, pas moins de personnes éprouvées, sans autre refuge que la rue âpre et violente qui ne donne pas cher de leur vie (…) Un faire-part qui ne change rien. Mais qui peut-être un jour changera tout. »

Un rassemblement en hommage aura lieu demain, mardi 17 mars, place de la République, à Paris. À partir de 12h30, toutes les demi-heures : « accueil, lectures de leurs noms et témoignages par les représentants des différentes villes » . Parce que, martèle le collectif, «vivre à la rue et y mourir n’est pas une fatalité» . La conférence de consensus «Sortir de la rue» et les propositions qui en sont nées, c’était en décembre 2007. Depuis ?

Politis héberge depuis cet automne un blog, La Rue au quotidien, qui donne la parole à des SDF via un atelier d’écriture clermontois sur lequel France3 Auvergne vient de faire un reportage.

Société
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Aux États-Unis, l’habit fait le trumpiste
Analyse 12 décembre 2025 abonné·es

Aux États-Unis, l’habit fait le trumpiste

Entre exaltation d’une féminité à l’ancienne, nostalgie d’une Amérique fantasmée et stratégies médiatiques, l’esthétique vestimentaire se transforme en arme politique au service du courant Maga. Les conservateurs s’en prennent jusqu’à la couleur rose d’un pull pour hommes.
Par Juliette Heinzlef
Naturalisation : des Palestiniens sous pression de la DGSI
Enquête 11 décembre 2025 abonné·es

Naturalisation : des Palestiniens sous pression de la DGSI

Convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure alors qu’ils demandaient la nationalité française, trois Palestiniens racontent les entretiens durant lesquels on leur a suggéré de fournir aux Renseignements des informations sur le mouvement associatif palestinien.
Par Pauline Migevant
« La surveillance des Palestiniens en Europe est très répandue »
Entretien 11 décembre 2025

« La surveillance des Palestiniens en Europe est très répandue »

En Europe, les Palestiniens sont de plus en plus ciblés par les surveillances numériques ou les fermetures de comptes bancaires. Layla Kattermann, responsable de la veille pour l’European Legal Support Center, revient sur ce standard européen de surveillance.
Par William Jean
À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives
Reportage 6 décembre 2025 libéré

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives

Sur la plage de Gravelines, lieu de départ de small boats vers l’Angleterre, des militants d’extrême droite britannique se sont ajoutés vendredi 5 décembre matin aux forces de l’ordre et observateurs associatifs. Une action de propagande dans un contexte d’intimidations de l’extrême droite. Reportage.
Par Pauline Migevant et Maxime Sirvins