Pourquoi il faut dépénaliser le cannabis

Le débat français sur cannabis est au point mort, malgré le manque de prévention et les violences liées au trafic.

Erwan Manac'h  • 11 mai 2015
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Anne Coppel est sociologue et auteure de nombreux ouvrages sur les politiques des drogues. Elle nous guide dans la 14e marche mondiale du cannabis, samedi 9 mai à Paris.

Les 40 ans de répression de l’usage, la détention et le commerce de cannabis ont prouvé selon elle l’inefficacité de l’interdit, pour faire reculer la consommation (0’35). Elle défend l’exemple hollandais, qui propose une dépénalisation progressive, d’abord de l’usage de cannabis, notamment à titre thérapeutique, avant d’avancer vers une légalisation adaptée à chaque drogue dans un système non marchand (2’40).

Elle rappelle aussi les études qui ont démontré, en France comme aux États-Unis, le caractère discriminatoire de la politique de répression et l’inégalité des consommateurs devant la loi (4’29). Elle réfute enfin l’idée selon laquelle « l’interdit protège » et prône une information équilibrée sur les drogues, rendue impossible par la loi de 1970 qui sanctionne tout discours présentant les drogues sous un jour favorable (6’17). Les années « cam’ et sida », du début des années 1980 à la légalisation des seringues en 1994, ont également démontré l’incapacité du système prohibitionniste à prévenir efficacement les risques sanitaires et sociaux liés aux drogues (13’10).

Illustration - Pourquoi il faut dépénaliser le cannabis

Société Santé
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