À Guéret, un espace de convergence

Services publics. L’unité syndicale et politique a dominé la mobilisation de Guéret.

Thierry Brun  • 17 juin 2015 abonné·es
À Guéret, un espace de convergence
© Photo : AFP PHOTO / PASCAL LACHENAUD

La journée de mobilisation dans les rues de Guéret (Creuse), organisée par la Convergence pour la défense des services publics, a rassemblé le 13 juin plus de 7 000 personnes estiment les organisateurs. Ils reconnaissent une mobilisation moins forte qu’annoncée. « On a certes surestimé la participation en pensant qu’il y aurait plus de 10 000 personnes, mais les gens sont venus de partout et ce fut une belle manif’ », assure Michel Jallamion, président de la Convergence. La police, elle, n’a compté que 2 200 manifestants.

Plusieurs personnalités politiques de gauche, notamment Olivier Dartigolles (PCF), Marie-Pierre Vieu (PCF), Jean-Luc Mélenchon (PG), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Jacques Boutault (EELV), Philippe Poutou (NPA) ont fait le déplacement, et même quelques socialistes. Ces derniers étaient certes moins présents qu’en 2005, date du premier rassemblement à la suite de la démission collective de 263 élus creusois qui entendaient ainsi protester contre la disparition de plusieurs services publics. « Le pari de rassembler les usagers, les personnels, les citoyens, les élus autour du service public dans la diversité des organisations et des collectifs est réussi », indique le communiqué des organisateurs.

« C’est un des rares espaces de convergence permettant aux organisations politiques de signer une tribune et de ne pas effrayer les syndicats », explique Michel Jallamion. La CFDT est cependant la grande absente de la manifestation de Guéret. Dimanche, la Convergence a lancé un appel pour la « reconquête, la réinvention et le développement des services publics ». « Il s’agit de créer les conditions d’un rapport de force pérenne, un choix acté par les différentes organisations », ambitionne Michel Jallamion. « De nouveaux collectifs voient le jour, notamment en Dordogne. On en compte une trentaine d’actifs et une dizaine qui ont été réactivés ces dernières semaines. On veut redonner l’espoir que ce combat n’est pas inutile », ajoute le président de la Convergence.

L’organisation s’attelle désormais à la mise en place d’assises locales « dans l’objectif d’adopter, en 2016, un manifeste, outil de mobilisation pour les services publics », indique l’appel. Une réunion nationale est prévue à la fin juin : « On veut tisser des liens avec les élus et proposer la création de maisons des usagers qui seraient des lieux de débats et de résolution des problèmes dans les services publics », sur l’ensemble du territoire. Et, surtout, « faire en sorte que ce soit une caisse de résonance pour eux », revendique Michel Jallamion. La Convergence promet aussi de « bouger » à l’automne, lors de l’examen de la loi de financement de la Sécurité sociale.

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