Karmitz, le fils (« À flux détendu »)

Nathanaël Karmitz a tout hérité de son père, y compris la mauvaise foi. Le jeune président du groupe MK2 le démontre dans l’interview qu’il a accordée au Figaro, ce lundi 28 septembre.

Christophe Kantcheff  • 30 septembre 2015
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Karmitz, le fils (« À flux détendu »)

Nathanaël Karmitz a tout hérité de son père, Marin, y compris la mauvaise foi. Il faut reconnaître que, sur ce chapitre, le jeune président du groupe MK2 se surpasse dans l’interview qu’il a accordée au Figaro, ce lundi 28 septembre. C’est qu’il n’a pas apprécié que deux de ses salles, le MK2 Quai-de-Seine et le MK2 Parnasse, aient perdu leur label « art et essai », et par conséquent les subventions qui y sont conditionnées, sur décision de la commission ad hoc siégeant au Centre national du cinéma (CNC). Pourtant, celle-ci n’a fait que son travail en lui demandant des compléments d’information sur les recettes publicitaires desdites salles. Pas question, a répondu le patron de MK2 : secret professionnel ! Du coup, celui-ci contre-attaque sur le mode complotiste, en déplorant « l’opacité » qui régnerait à la Mairie de Paris comme au CNC sur la façon dont est distribué l’argent public. Et le voilà livrant les résultats de sa petite enquête personnelle, fiable et sans parti pris, cela va sans dire, sur les drôles de magouilles qui auraient cours dans les aides aux salles de cinéma. Ne percevant pas le comique de la situation, il en appelle à plus de transparence quand lui-même garde planqués ses comptes face aux requêtes d’une instance collective, instituée et compétente. Pour conforter ses dires, il évoque un rapport ancien de la Cour des comptes sur le CNC, dont on se souvient encore du caractère absurde reposant sur une seule logique de comptable butée. Enfin, Nathanël Karmitz ne peut s’empêcher de cogner sur l’une des bêtes noires de son père : le Méliès, à Montreuil (93), dont les nouvelles salles viennent d’ouvrir, ce « cinéma public », ainsi qu’il le revendique fièrement sur sa devanture, dont on comprend bien qu’elle fait de l’ombre à l’ « industrie » de MK2 (le mot est du président du groupe lui-même). Ce n’est pas joli joli, la jalousie…

Culture
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