Île-de-France : la droite s’attaque au logement social

La région dirigée par Valérie Pécresse ne veut plus contribuer au financement des logements sociaux dans les communes qui en ont déjà plus de 30%. Élus, maires et habitants des villes populaires protestent contre cette décision.

Chloé Dubois (collectif Focus)  • 8 avril 2016
Partager :
Île-de-France : la droite s’attaque au logement social
© Photo : Patrice Leclerc, devant le Conseil Régional à Paris. nnChloé Dubois

C’est une décision qui signe «l’enterrement du logement social», estime la socialiste Gilbert Cuzou. Désormais présidée par Valérie Pécresse (LR), la région Île-de-France a décidé de mettre fin au financement des logements sociaux dans les communes qui ont déjà 30% de logements attribués aux ménages les plus modestes (PLAI, dit logements «très sociaux») et aux classes moyennes modestes (PLUS). Au nom de la mixité sociale, la droite prétend ainsi vouloir «casser les ghettos et éviter d’ajouter de la pauvreté à la pauvreté».

Si la nouvelle majorité régionale prétend répondre à des promesses électorales, Patrice Leclerc parle d’une délibération «injuste» qui «pénalise la construction de logements sociaux» alors que des milliers de personnes attendent une attribution de logement, notamment dans les communes qui sont déjà au-delà de ce seuil imposé. Indigné de cette décision votée fin mars, Patrice Leclerc a donc appelé à un rassemblement devant le Conseil régional, à Paris, où de nombreux élus et habitant se sont rendus. Jeudi 7 avril, quelques deux cent personnes ont répondu à cet appel.

Une pétition adressée à la Présidente de la région, Valérie Pécresse, a été mise en ligne par le maire de Gennevilliers. Celle-ci, intitulée «Région Ile-de-France: laissez-nous construire des logements Sociaux»_, détaille les «sept raisons» de s’opposer à cette «décision idéologique qui va aggraver la crise du logement». Patrice Leclerc dénonce un dispositif «anti-ghettos» qui stigmatise «70% de la population d’Ile-de-France éligible au logement social de par leur revenu».

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La mère de Sophie Abida : « Qu’est-ce que ma fille a fait pour mériter tout ça ? »
Justice 7 février 2025 abonné·es

La mère de Sophie Abida : « Qu’est-ce que ma fille a fait pour mériter tout ça ? »

Malgré des accusations d’inceste, les quatre enfants de Sophie Abida avaient été transférés chez le père. Vendredi 7 février, une trentaine de personnes étaient rassemblées pour une audience déterminante, durant laquelle l’avocate demandait notamment une ordonnance de protection.
Par Pauline Migevant
La Mairie de Paris demande l’expulsion des mineurs isolés de la Gaîté Lyrique
Reportage 7 février 2025 abonné·es

La Mairie de Paris demande l’expulsion des mineurs isolés de la Gaîté Lyrique

Depuis le 10 décembre, le collectif des jeunes du parc de Belleville occupe le centre culturel de la Gaîté Lyrique, à Paris. Près de 400 jeunes réclament leur droit d’être protégés. Mais ce vendredi 7 février, la Ville de Paris a demandé leur expulsion.
Par Élise Leclercq
IA : « On est passé trop vite de la recherche à la commercialisation »
La Midinale 7 février 2025

IA : « On est passé trop vite de la recherche à la commercialisation »

Alors que s’ouvre le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS au centre d’analyse et de mathématiques sociales de l’EHESS, est l’invité de « La Midinale ».
Par Maxime Sirvins
IA : on n’a pas de pétrole mais on a des idées
Analyse 7 février 2025

IA : on n’a pas de pétrole mais on a des idées

Le jour de son intronisation, Donald Trump a crânement avancé son plan pour l’intelligence artificielle. De quoi décontenancer les concurrents, notamment européens, qui se voient complètement dépassés, tant l’ordre de grandeur paraît hors de leur portée.
Par Pablo Pillaud-Vivien