États-Unis: les électeurs Républicains changent d’avis sur le climat

Au cours des deux dernières années, contredisant leurs représentants et Donald Trump, les Républicains américains sont de moins en moins souvent climato-sceptiques. Un nouvelle étude de l’Université de Yale

Claude-Marie Vadrot  • 9 mai 2016
Partager :
États-Unis: les électeurs Républicains changent d’avis sur le climat
© Photo: CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Au grand déplaisir du parti Républicain et de nombre de ses sénateurs, du Tea Party et de Donald Trump, qui les représentera très probablement à l’élection présidentielle de novembre prochain, l’opinion Républicaine sur le climat est en train de changer. D’après la nouvelle étude des chercheurs de l’Université de Yale, les électeurs d’obédience « Républicaine » sont désormais 56 % à être convaincus de la réalité du changement climatique : une progression de 19 % au cours des deux dernières années. Ce qui, nationalement, lorsque les spécialistes de Yale incluent les indépendants et les Démocrates, donne un pourcentage de désormais 73 % d’Américains persuadés que le climat change et que les activités humaines en sont responsables. Dans l’étude conduite en 2014 par l’Université de Yale, le chiffre n’était que de 63 %.

Dans ce travail de recherche « Politics & Global Warming 2016 », les chercheurs de Yale qui suivent cette question depuis des années par le biais d’enquêtes et de sondages suggèrent qu’un fossé est en train de se creuser entre ceux qui votent traditionnellement Républicain et les déclarations des élus et des responsables de leur parti ; y compris dans leurs arguments de campagne préparant la Convention qui doit formellement désigner leur candidat à la présidence, sans doute Donald Trump. Ils ajoutent que si la partie dure de l’électorat Républicain campe toujours sur la négation de la réalité climatique, notamment pour des raisons religieuses, les « libéraux ou modérés » se reconnaissant dans ce parti sont en train de basculer : plus de 70 % d’entre eux admettent désormais la réalité du réchauffement. Dans ce parti républicain, seuls 26 % refusent désormais à la fois la réalité du réchauffement et les origines humaines d’un dérèglement climatique.

Conclusion optimiste d’Anthony Leiserowitz le Directeur du « Programme de Communication sur le changement climatique » de l’Université de Yale : « Nous avons atteint le point éminemment critique de la reconnaissance des faits qui consiste à admettre qu’il y a un problème, ce qui est très encourageant. » C’est d’autant plus vrai que, toujours selon le sondage, les électeurs, tout partis confondus, qui sont disposés (en novembre) à choisir d’abord de voter pour un candidat soutenant la lutte contre le changement climatique sont passés de 14 à 43 % en quelques mois. Même si, explique Sheril Kirshenbaum, un autre chercheur du projet_, « il n’est pas certain, surtout pour les jeunes, que ces gens iront tous voter ou voteront comme ils l’affirment »._ Car parmi les 23 thèmes sur lesquels les Américains ont été sondés, celui du climat reste de loin celui qui divise le plus les électeurs.

D’autant plus que ni Donald Trump ni le sénateur Ted Cruz, son rival malheureux, ne sont revenus sur leurs positions climato-sceptiques.

Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don