État islamique : Après Mossoul, Raqqa

Alors que les troupes irakiennes entrent peu à peu dans Mossoul, le secrétaire d’État américain à la Défense et les responsables des Forces démocratiques syriennes annoncent une offensive contre la « capitale » de l’EI en Syrie.

Politis  • 9 novembre 2016 abonné·es
État islamique : Après Mossoul, Raqqa
© Photo : CITIZENSIDE / Guillame Briquet / AFP

Alors que les troupes irakiennes entrent peu à peu dans Mossoul, non sans rencontrer une résistance farouche du groupe État islamique (EI), le secrétaire d’État américain à la Défense, Ashton Carter, et les responsables des Forces démocratiques syriennes (FDS) annoncent une offensive contre Raqqa, considérée comme la « capitale » de l’EI en Syrie.

Annonce prématurée, semble-t-il, car l’imbroglio syrien est autrement plus complexe que la situation en Irak. Si, à Mossoul, la coalition occidentalo-arabe peut s’appuyer sur l’armée irakienne et les Peshmergas kurdes, ce n’est évidemment pas le cas en Syrie. D’abord, parce que l’armée syrienne est exsangue, ensuite parce qu’il n’est pas question pour les rebelles de faire alliance avec Bachar Al-Assad.

L’opération serait donc menée au sol par les FDS composées majoritairement de Kurdes du PYD, la branche syrienne du PKK, de plusieurs groupes rebelles réunis dans l’Armée syrienne libre, et d’autres factions qui combattent à la fois le régime de Damas et l’EI. Autant dire que l’organisation de cette opération contre Raqqa n’est pas aisée. On en était donc, mardi, à des opérations d’approche dans des villages comme Abou Ilaj, situé à trente kilomètres de Raqqa. Il s’agit surtout d’isoler Raqqa en coupant les principaux axes de communication.

Autre complication, le rôle de la Turquie. Erdogan voulait impliquer l’armée turque dans la bataille de Raqqa, moins pour anéantir l’EI que pour contrôler les forces kurdes engagées dans la bataille. Le Président turc redoute par-dessus tout que les Kurdes profitent de la situation pour réclamer l’indépendance du Rojava, le Kurdistan syrien qui a déjà acquis une autonomie de fait. Un porte-parole des FDS, Talal Sello, a affirmé dimanche que son groupe s’était mis d’accord avec les États-Unis pour que la Turquie ne joue « aucun rôle dans l’offensive ».

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