Baisse du nombre de journalistes tués dans le monde en 2016

Selon le bilan annuel de l’ONG française Reporters sans frontières, 74 journalistes ont été tués dans le monde en 2016. Au moins 780 journalistes ont été tués depuis 2006 en raison de leur profession.

Politis.fr  • 20 décembre 2016
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Baisse du nombre de journalistes tués dans le monde en 2016
© Point presse sur la disparition du reporter Austin Tice, deténu en Syrie. AFP / Andrew Caballero-Reynolds.

Informer tue moins, mais tue toujours. Selon le bilan 2016 de Reporters sans Frontières publié le 19 décembre, 74 journalistes ont été tués dans le monde cette année, contre 101 en 2015. Une baisse qui n’a pourtant rien de réjouissante, car elle s’explique par le fait que les journalistes n’ont pas d’autre choix que de fuir les pays devenus trop dangereux pour eux. La Syrie représente l’un des pays les plus dangereux pour y recueillir de l’information avec 19 morts, tout comme l’Afghanistan, deuxième de ce sinistre classement, avec 10 reporters tués dans l’année, tous ciblés en raison de leur métier. Arrive en troisième position le Mexique avec neuf tués, sept pour l’Irak et enfin cinq pour le Yémen.

Avec préméditation

Si dans le détail de ce bilan on apprend que parmi les 74 journalistes tués 57 (contre 67, l’an dernier soit -15 %) étaient des journalistes professionnels, neuf des journalistes-citoyens et huit des collaborateurs des médias, on apprend aussi et surtout que les journalistes sont le plus souvent « délibérément ciblés », à 72 %. Soit 53 assassinats contre 21 meurtres dans l’exercice de leurs fonctions. C’est le cas notamment en Afghanistan et au Mexique. Ces chiffres alarmants traduisent une violence de plus en plus préméditée, ainsi que l’échec des initiatives internationales en faveur de la protection des journalistes.

Un tiers des journalistes emprisonnés le sont en Turquie

Outre ces 74 journalistes tués ou assassinés, 348 sont également emprisonnés dans le monde. Le chiffre est cette fois-ci à la hausse (6 % par rapport à l’année dernière). Près d’un tiers concerne la seule Turquie, où plus de 100 journalistes et collaborateurs de médias sont détenus. Le nombre de personnels incarcérés a quadruplé après le coup d’État manqué contre le président Erdogan au mois de juillet dernier. RSF indique avoir pu établir pour au moins 41 d’entre eux un lien direct entre leur activité journalistique et leur arrestation. L’organisation dénonce ainsi dans son bilan 2016 « la dérive autoritaire du président Erdogan ».

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