En cours, les ados sont plutôt heureux

Un nouveau volet de l’enquête PISA a été publié le 19 avril. Il concerne le bien-être des jeunes de 15 ans dans leur établissement scolaire.

Hugo Boursier  • 20 avril 2017
Partager :
En cours, les ados sont plutôt heureux
© photo : BORIS HORVAT / AFP

Le bonheur. Un sentiment que le programme PISA n’avait pas encore déterminé dans ses évaluations internationales. Il est en effet plutôt habitué à comparer la compétitivité des élèves. C’est désormais chose faite, dans un rapport publié mercredi 19 avril sur le bien-être à l’école pour les 540 000 jeunes de 15 ans, originaires de 72 pays dans le monde.

Bilan : « La plupart des adolescents sont heureux », selon l’OCDE, la moyenne étant située à 7,3 sur une échelle de satisfaction de 0 à 10. Toutefois, il existe de grandes disparités, puisque « moins de 4 % des élèves aux Pays-Bas déclarent ne pas être heureux, alors qu’ils sont plus de 20% dans ce cas en Corée et en Turquie ». Preuve que bonheur ne rime pas forcément avec performance, puisque le score des élèves coréens en sciences, maths et compréhension de l’oral et de l’écrit est supérieur à la moyenne. Malgré ce bon score, les jeunes de 15 ans, souffrent d’un fort sentiment de moqueries et d’anxiété. Les inégalités sociales et entre les sexes sont aussi un marqueur fort.

Angoisse

Malgré ce bonheur moyennement élevé, l’anxiété est très présente pour bon nombre d’élèves. Ainsi, dans les pays de l’OCDE, ils sont 59 % à signaler leur inquiétude concernant « la difficulté des examens qu’ils vont devoir passer », et 66 % à être angoissés par les mauvaises notes. Même s’ils ont bien préparé les contrôles, 55 % des élèves se considèrent « très angoissés ». Un sentiment dont souffrent davantage les filles que le garçons au sujet du travail à la maison.

Ce manque de confiance, qui a des répercutions sur les résultats, est aussi lié aux relations que l’élève noue avec ses professeurs et ses parents. Ainsi, « les élèves plus épanouis signalent généralement des relations positives avec leurs professeurs ». Ceux dont les parents passent « du temps uniquement à parler avec leur enfant » sont 39 % plus susceptibles de signaler un niveau de bien-être plus élevé.

L’OCDE préconise des programmes de développement destiné aux professeurs pour « repérer les élèves qui souffrent » de cette anxiété.

Moqueries

Les « brimades » constituent un « problème majeur » selon l’enquête de l’OCDE. Environ un élève par classe dit être « frappé ou poussé au moins quelques fois par mois, pourcentage qui varie de 1 % à 9,5 % selon les pays ». Un mauvais traitement entre les élèves, mais aussi parfois, sous une autre forme, par les professeurs, puisqu’un élève sur cinq s’estime « injustement traité – sanctionné sévèrement ou offensé, ridiculisé devant ses camarades », au moins quelques fois par mois.

« Former les enseignants aux méthodes de base de l’observation, de l’écoute et de la communication interculturelle » est un moyen efficace pour lutter contre les relations négatives entre professeurs et élèves.

Inégalités entre les sexes

Les filles souffrent de multiples inégalités avec les garçons, en plus du sentiment d’angoisse supérieur. Ainsi sont-elles plus confrontées aux rumeurs malveillantes. Elles se sentent moins heureuses que les garçons, ce qui est peut-être dû, selon l’OCDE, à une « autocritique sévère, en particulier au regard de leur propre apparence physique, à une période où elles vivent des changements physiques importants ». Une relation au corps aussi influencée par « l’exposition à des représentations de jeunes filles et de femmes excessivement minces dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux ». Faudrait-il alors instituer un cours de critique médiatique ?

Société
Temps de lecture : 3 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine
Mobilisation 28 novembre 2025

29 novembre : en France, une unité nationale inédite mais tardive de solidarité avec la Palestine

Ce samedi de Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, une manifestation nationale rassemblera à Paris plus de 85 organisations : associations, syndicats et l’ensemble des partis de gauche. Une configuration inédite depuis le 7 octobre 2023, la plupart des structures politiques restant jusqu’ici en retrait ou divisées lors des mobilisations. Des rassemblements ont aussi lieu sur tout le territoire.
Par Caroline Baude
Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche
Répression 28 novembre 2025

Dissolution d’Urgence Palestine : face aux rapporteurs spéciaux de l’ONU, la France botte en touche

Fin septembre, le gouvernement français a été interpellé par quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU sur les atteintes aux droits humains qu’entraînerait la dissolution d’Urgence Palestine. Politis a pu consulter la réponse du gouvernement, qui évacue les questions, arguant que la procédure est toujours en cours.
Par Pauline Migevant
« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation à Paris pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien