Robert Ménard condamné pour « provocation à la haine »

Le maire de Béziers avait déploré la présence d’enfants musulmans dans sa ville.

Hugo Boursier  • 25 avril 2017
Partager :
Robert Ménard condamné pour « provocation à la haine »
© Photo : PASCAL GUYOT / AFP

Il s’agissait selon lui d’une simple « description ». La justice en a décidé autrement. Poursuivi pour avoir estimé qu’il y avait trop d’enfants musulmans dans sa ville, Robert Ménard a été condamné ce mardi 25 avril pour « provocation à la haine et la discrimination raciale », par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Le 1er septembre 2016, le maire de Béziers, soutien du FN, avait vu parmi les élèves des écoles de sa ville la preuve, selon lui, d’un « grand remplacement ». C’est pour ce tweet que la justice a été saisie par plusieurs associations antiracistes :

© Politis

Après l’annonce de sa condamnation, l’édile a voulu réagir sur Twitter.

© Politis

Le « grand remplacement », c’est sa marotte, à Robert Ménard. Quelques jours après sa publication de 2016, il avait longuement expliqué cette théorie sur LCI.

En mai 2015, une enquête avait été ouverte par la justice après que le maire avait dénoncé la présence de « 64,6 % d’élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de Béziers, une estimation basée sur les chiffres de [la] mairie ». Il s’agissait de savoir si Robert Ménard avait procédé à des calculs de statistiques ethniques ou religieuse, interdits en France. L’affaire avait été classée sans suite, faute de preuve.

Présente lors du procès, la journaliste de France Inter Charlotte Piret a relayé certaines des déclarations du fondateur de RSF, et trente ans plus tard, du mouvement Oz ta droite :

© Politis

Le maire de Béziers doit également payer une amende de 2 000 euros. Il a annoncé vouloir faire « évidemment appel ». Entre 1 euro symbolique et 1 000 euros de dommages-intérêts, ainsi que 1 000 euros de frais de justice, ont par ailleurs été accordés aux sept associations antiraciste qui s’étaient portées parties civiles, parmi lesquelles le Mrap, la Ligue des droits de l’homme, SOS Racisme et la Licra.

Société Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza
Palestine 12 novembre 2025 abonné·es

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza

Un mois après le « plan de paix » signé sous l’impulsion de Donald Trump, Benyamin Netanyahou a relancé les bombardements sur Gaza, en violation de l’accord. Depuis trois semaines, les médias français semblent passer sous silence la reprise de l’offensive israélienne.
Par Kamélia Ouaïssa
« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »
Palestine 11 novembre 2025

« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »

Jeudi 6 novembre, le collectif Palestine Action France a perturbé la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris. Des militants se sont fait violemment frapper par des spectateurs. Pour la première fois, une participante prend la parole pour expliquer sa version des faits.
Par Pierre Jequier-Zalc
Philharmonie de Paris : le contenu des deux plaintes pour violence volontaire
Révélations 10 novembre 2025

Philharmonie de Paris : le contenu des deux plaintes pour violence volontaire

Lors de l’action contre la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris, jeudi 6 novembre, deux militants propalestiniens se sont violemment faits frapper. Blessés, ils ont porté plainte pour violence volontaire.
Par Pauline Migevant et Pierre Jequier-Zalc
Expulsion illégale : une famille porte plainte contre le préfet des Hautes-Alpes
Enquête 5 novembre 2025 abonné·es

Expulsion illégale : une famille porte plainte contre le préfet des Hautes-Alpes

Une plainte pour « abus d’autorité » a été déposée contre le préfet des Hautes-Alpes par une famille expulsée illégalement en septembre. Celle-ci était revenue en  France traumatisée et la mère avait fait une fausse couche, attribuée au stress causé par l’expulsion.
Par Pauline Migevant