Suresnes Cités Danse : Ma cité va danser

Précurseur dans l’avènement des danses urbaines et de leur rencontre avec les autres genres, Suresnes Cités Danse fête ses 25 ans.

Jérôme Provençal  • 24 janvier 2018 abonné·es
Suresnes Cités Danse : Ma cité va danser
© photo : Dan Aucante

Organisé par le théâtre Jean-Vilar, le festival Suresnes Cités Danse, qui a pour vocation première de faire se rencontrer danse contemporaine et danses urbaines, a été créé en 1993, à l’instigation d’Olivier Meyer, directeur du théâtre depuis 1990. « Tout est parti d’un spectacle du chorégraphe new-yorkais Doug Elkins avec des danseurs du quartier de la Paillade, à Montpellier, raconte Olivier Meyer. J’ai trouvé le spectacle très beau et très vivant, j’ai été vraiment emporté par l’énergie et le plaisir à être sur scène qui émanaient de ces jeunes danseurs. C’est ce qui m’a donné envie de donner droit de cité aux danses des cités. »

Mû par une volonté d’ouverture, le festival se fixe trois objectifs concordants : associer chorégraphes contemporains et danseurs hip-hop, inviter des compagnies issues du mouvement hip-hop et faire vivre également d’autres styles de danse, tels le krump, popularisé par Rize, le film de David LaChapelle, ou le popping, caractérisé par son aspect très robotique.

En vingt-cinq ans d’existence, l’évolution a été considérable, en particulier sur le plan artistique. « Quand le festival a démarré, il y avait très peu de créations, et l’intérêt artistique des œuvres était parfois assez limité, explique Olivier Meyer. Aujourd’hui, il existe un éventail de propositions beaucoup plus large. Cela s’explique notamment par la confrontation du hip-hop avec d’autres musiques, y compris la musique classique, et avec d’autres techniques de danse. De nombreux chorégraphes contemporains ont ainsi travaillé avec des danseurs de hip-hop. Je pense en particulier à Paradis, de José Montalvo et Dominique Hervieu, ainsi qu’à MacadamMacadam, de Blanca Li, deux pièces qui ont rencontré un grand succès. »

On note également une vraie reconnaissance de la part de l’État, poursuit Olivier Meyer, « via la nomination de chorégraphes venus du hip-hop, comme Kader Attou et Mourad Merzouki, à la tête d’un Centre chorégraphique national (CCN). De manière générale, la danse hip-hop, à l’image du nouveau cirque, a pris une place très importante ».

Afin d’amplifier l’action menée avec le festival, le théâtre Jean-Vilar s’est doté en 2007 d’un outil interne baptisé Cité Danse Connexions. Premier centre de production, de formation, de transmission et de diffusion de spectacles intégrant les techniques de danses urbaines, il permet non seulement de soutenir des choré-graphes tout au long de leur processus de création, mais également de mener une action pédagogique de fond avec les élèves de plusieurs établissements scolaires de Suresnes.

Pour s’initier à cet univers en expansion continue, rien de tel que 25 ans de hip-hop, le spectacle spécial, en forme de grand mix du festival, conçu par le chorégraphe Farid Berki et présenté du 26 au 28 janvier.

Suresnes Cités Danse au Théâtre Jean-Vilar, Suresnes, jusqu’au 11 février. Infos : 01 46 97 98 10 ou www.suresnes-cites-danse.com

Musique
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