À Montpellier, des étudiants protestent suite à une attaque fasciste

Une milice d’invididus cagoulés a agressé hier des militants qui occupaient un amphithéâtre de la faculté de droit.

Alexandra Scappaticci  • 23 mars 2018
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À Montpellier, des étudiants protestent suite à une attaque fasciste
© Twitter de @zebastoc

Ce matin, une foule compacte constituée de près d’un millier d’étudiants s’est rassemblée devant la fac de droit de Montpellier en réaction aux graves évènements survenus la nuit dernière. Aux alentours de minuit, une dizaine d’individus cagoulés ont attaqué les étudiants qui occupaient les lieux pour dénoncer la sélection à l’université introduite par la loi Vidal et soutenir le mouvement social du 22 mars. Cagoulés, armés de planches de bois, et selon certains témoignages de Taser, ils ont délogé la cinquantaine d’étudiants de l’amphithéâtre en les matraquant et les traînant au sol. Trois étudiants ont dû être hospitalisés.

Selon plusieurs témoignages, le doyen de l’université, Philippe Petel, aurait lui-même commandité l’action et concouru à sa réalisation en ouvrant la porte aux agresseurs et leur permettant de sortir des lieux sans être inquiétés. Contactée par des étudiants, la police n’a pas été autorisée à entrer sur les lieux, le doyen s’étant opposé à leur intervention. Si Philippe Petel dément être impliqué, il affirme, dans une interview donnée à France 3, être « fier de ses étudiants », qui selon lui seraient à l’origine de la démarche.

Le ministère de l’Enseignement supérieur a missionné une enquête de l’Inspection générale de l’Éducation nationale et de la recherche (IGAENR).

Ces faits interviennent dans un contexte national déjà tendu dans les lycées et universités. Le 8 mars, l’université de Bordeaux a fait intervenir les CRS pour déloger les étudiants qui occupaient un amphithéâtre. Le vendredi 16 mars, le lycée autogéré de Paris a été attaqué par une dizaine d’individus, dont certains armés de barres de fer, se réclamant du GUD (Groupe Union Défense).

Le 20 mars, l’université du Mirail, bloquée depuis plusieurs semaines, a été mise sous tutelle par le gouvernement, du jamais vu.

Une pétition demandant la démission de Philippe Petel a été mise en ligne. Une autre pétition demandant « le retour de la démocratie dans les lieux d’études » a été lancée par la France insoumise.

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