Privatisations : l’État brade la « machine à cash »

Des activités très lucratives vont passer dans les mains du privé.

Politis  • 13 mars 2018
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Privatisations : l’État brade la « machine à cash »
photo : THOMAS SAMSON / AFP

Secret de polichinelle depuis l’élection d’Emmanuel Macron, la privatisation d’Aéroports de Paris et de la Française des jeux devra débuter avec la loi Le Maire, au printemps. Le gouvernement va demander, dans le cadre de la loi Pacte qui doit être présentée le 18 avril, des « autorisations législatives » pour céder des participations dans des entreprises à capitaux publics où existent des seuils de détention fixés par la loi. Le gouvernement ignore donc le bilan calamiteux des dernières privatisations, comme celles des autoroutes et de l’aéroport de Toulouse, pour avancer dans une logique d’autant plus idéologique que les entreprises que l’État contrôle encore sont stratégiques, sensibles ou cruciales pour l’aménagement du territoire.

Vinci est déjà sur les rangs, pour mettre la main sur Aéroports de Paris, qui regroupe Roissy, Orly et Le Bourget. Afin de renforcer une activité particulièrement lucrative pour lui. Vinci aéroports réalise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2016, en hausse de 14 % sur un an et un insolent taux de profit de 53 %. C’est cela que l’État s’apprête à abonder, en dépit des enjeux environnementaux.

La Française des jeux, activité particulièrement sensible au regard des risques d’addiction aux jeux d’argent, de blanchiment et de fraude, sera également bradée, malgré une rentabilité très intéressante pour les caisses de l’État. Avec 14 milliards de mises en 2016, elle dégageait 176 millions d’euros de bénéfices, en augmentation de 10 % sur un an. De quoi susciter quelques convoitises. Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a confirmé le projet de cession partielle, mais dit vouloir garder le monopole en ouvrant le capital.

Le but de l’opération est de dégager 10 milliards d’euros qui seront déversés dans l’innovation et en particulier dans la « French tech ».

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