Violences policières : Les forces de l’ordre ne font pas relâche

Au 9 mars, 243 signalements avaient été déposés à l’IGPN, qui avait ouvert 162 enquêtes. Sans que celles-ci modifient le moins du monde le comportement des forces de l’ordre.

Politis  • 13 mars 2019
Partager :
Violences policières : Les forces de l’ordre ne font pas relâche
© CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Le gouvernement et ses soutiens médiatiques se sont fort irrités que la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, ex-présidente socialiste du Chili, ose réclamer à la France une « enquête approfondie » sur les violences policières contre les gilets jaunes. « On ne l’a pas attendue pour faire la lumière sur l’ensemble des faits dès lors qu’il y a des plaintes », s’est agacé Édouard Philippe.

De fait, au 9 mars, 243 signalements avaient été déposés à l’IGPN, qui avait ouvert 162 enquêtes. Sans que celles-ci modifient le moins du monde le comportement des forces de l’ordre. En témoignent les nouvelles violences exercées samedi sur des manifestants lors de l’acte 17 des gilets jaunes.

À Quimper, on voit un manifestant en fauteuil roulant recevoir une grenade qui le blesse grièvement, un gilet jaune se faire rouer de coups de matraque par un gendarme mobile alors qu’il est maintenu à terre, ou encore un autre gendarme écraser volontairement les lunettes d’un jeune interpellé, etc.

La veille, à Bordeaux, la police, après avoir interpellé sans motif apparent une des 800 femmes qui participaient pacifiquement à la manifestation non mixte organisée par le Collectif 8 mars-Gironde pour le droit à occuper la rue de nuit sans être agressées ou harcelées, a fait usage d’une grenade de désencerclement, blessant sévèrement aux pieds une manifestante, de bombes à poivre et de lacrymogènes.

Plus tard, les manifestantes ont été bloquées par des policiers casqués avec bouclier et plusieurs chiens agressifs. C’est sans doute ainsi que le gouvernement conçoit la lutte contre les violences faites aux femmes…

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza
Palestine 12 novembre 2025 abonné·es

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza

Un mois après le « plan de paix » signé sous l’impulsion de Donald Trump, Benyamin Netanyahou a relancé les bombardements sur Gaza, en violation de l’accord. Depuis trois semaines, les médias français semblent passer sous silence la reprise de l’offensive israélienne.
Par Kamélia Ouaïssa
« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »
Palestine 11 novembre 2025

« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »

Jeudi 6 novembre, le collectif Palestine Action France a perturbé la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris. Des militants se sont fait violemment frapper par des spectateurs. Pour la première fois, une participante prend la parole pour expliquer sa version des faits.
Par Pierre Jequier-Zalc
Déportation de Salah Hammouri : la compagnie aérienne El Al visée pour complicité dans une plainte
Justice 11 novembre 2025 abonné·es

Déportation de Salah Hammouri : la compagnie aérienne El Al visée pour complicité dans une plainte

L’avocat franco-palestinien a déposé plainte pour crimes de déportation, persécution et ségrégation. Parmi les mis en cause, la compagnie aérienne israélienne ayant procédé à sa déportation en décembre 2022.
Par Pauline Migevant
Philharmonie de Paris : le contenu des deux plaintes pour violence volontaire
Révélations 10 novembre 2025

Philharmonie de Paris : le contenu des deux plaintes pour violence volontaire

Lors de l’action contre la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris, jeudi 6 novembre, deux militants propalestiniens se sont violemment faits frapper. Blessés, ils ont porté plainte pour violence volontaire.
Par Pauline Migevant et Pierre Jequier-Zalc