Grandes ondes

Organisé à Paris par le Centre Wallonie-Bruxelles, le festival (((INTERFÉRENCE_S))) génère de palpitantes turbulences sonores.

Jérôme Provençal  • 8 juillet 2020 abonné·es
Grandes ondes
Vanitas, une installation du collectif Void.
© VOID

Sous l’impulsion de sa très dynamique nouvelle directrice, Stéphanie Pécourt, en poste depuis janvier 2019, le Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) – situé au cœur de Paris, face au Centre Pompidou – fait preuve d’une stimulante vitalité. Ayant pour mission première la promotion en France des artistes de la communauté francophone de Belgique, il s’inscrit aujourd’hui dans le champ de la création contemporaine.

En ce début d’été 2020, marqué par une reprise progressive – et, espérons-le, durable – de la vie culturelle après le printemps noir du confinement, le CWB tend déjà vers son plein rayonnement avec (((INTERFÉRENCE_S))), événement dont le nom traduit bien la singularité et l’amplitude.

Faisant écho au festival Ear You Are, qui s’est déroulé à Bruxelles en décembre 2019, ce nouveau rendez-vous se consacre à la création sonore et accueille avant tout des artistes en provenance de Belgique, auxquels s’ajoutent quelques Français.

Entièrement en accès libre, le festival invite le public à ouïr sans temps mort durant quatre jours en parcourant les différents espaces du CWB, mis en intime résonance pour la circonstance, afin d’y découvrir des propositions artistiques très variées : pièces sonores, créations radiophoniques, podcasts, installations, performances, concerts, etc.

Parmi les œuvres présentées en continu durant le festival, citons Derrière la mer, installation immersive d’Anna Raimondo conçue comme une traversée sonore de plusieurs langues et cultures ; Frogsonata, vidéo réalisée par Claudia Radulescu avec le compositeur Walter Hus à partir d’enregistrements de grenouilles dans le sud de la France ; ou encore La Parole chanceuse, création radiophonique de la musicienne et performeuse Myriam Pruvot, qui s’inspire très librement du texte homonyme de Marguerite Duras (figurant dans le recueil La Vie matérielle) pour dérouler le récit lacunaire du quotidien d’un foyer de jeunes filles.

Sur le (dense) versant live de la programmation figurent notamment Vampire radieux, une -lecture/performance de Sebastian Dicenaire qui donne à visualiser intérieurement un film imaginaire construit en triturant des bandes-son de séries Z ; –Vertigo, un « oratorio électronique hourrite » de Thomas Turine, ressuscitant les plus anciennes traces connues d’écriture musicale ; et Dans le jardin de Purkinje, une performance de Julien Poidevin conjuguant secousses visuelles et vibrations sonores.

(((INTERFÉ-RENCE_S))), jusqu’au 11 juillet, Centre Wallonie-Bruxelles, 46, rue Quincampoix, Paris IVewww.cwb.fr

Musique
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