L’abstention, « un enjeu citoyen, social et politique »
Alors que le nombre de personnes qui bouderont les urnes à la présidentielle pourrait atteindre des records, le professeur de science politique Jean-Yves Dormagen revient sur les raisons d’une telle démobilisation et sur ses conséquences.
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© Valentino Belloni / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Près de 30 % d’abstentionnistes lors du premier tour : les enquêtes préélectorales semblent indiquer que l’élection présidentielle de 2022 intéresse moins que les précédentes. L’abstention pourrait dépasser le record enregistré en 2002, quand 28 % des électeurs n’étaient pas allés voter. Pour Jean-Yves Dormagen, spécialiste de la sociologie électorale et de l’abstention, le phénomène constitue un enjeu démocratique majeur, aux ramifications multiples et complexes.
Comment expliquer cet essor de l’abstention ?
Jean-Yves Dormagen : Les raisons en sont nombreuses. Elles tiennent au contexte, d’abord : cette année, la campagne -présidentielle est d’assez faible intensité et moins médiatisée que les précédentes, principalement du fait des événements tragiques qui ont lieu en Ukraine. Or les électeurs ont besoin de cette intensité électorale, qui passe en grande partie par les journaux télévisés, des médias très importants pour toucher les électeurs les moins informés et les moins politisés. À cela s’ajoute la
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