Législatives : la NUPES assume un programme de gouvernement de rupture

En se dotant d’un programme de transformation, que défendront ses candidats communs, la coalition de gauche montre qu’elle n’est pas un simple cartel électoral et affiche clairement ses ambitions.

Michel Soudais  • 20 mai 2022
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Législatives : la NUPES assume un programme de gouvernement de rupture
© Photo : de G.à D., Ian Brossat, Olivier Faure, Jean-Luc Mélenchon, Marie-Jeanne Gobert, Julien Bayou, Clémence Guetté (Thomas SAMSON / AFP)

Ils avaient décidé de s’unir par des accords bilatéraux dans lesquels avaient été couchés quelques points de programme. Les partis politiques engagées dans la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) ont dévoilé jeudi leur « programme partagé de gouvernement » pour les législatives. Fruit d’un travail collectif réunissant des représentants de LFI, d’EELV, du PS, du PCF et de Génération.s, il comprend 650 mesures et est publié sur le site internet de la Nupes.

Parmi elles : smic à 1.500 euros net, hausse des salaires, retraite à 60 ans, blocage des prix, réhaussement des ambitions climatiques de la France, passage à une agriculture écologique et paysanne, rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) avec un volet climatique, progressivité de l’impôt sur les sociétés pour favoriser les TPE-PME, recrutement de 100 000 soignants, réduction du nombre d’élèves par classe, passage à la 6e République, référendum d’initiative citoyenne…

« Lutter contre l’irresponsabilité écologique »

« L’idée n’a pas été d’aboutir à une fusion idéologique », a affirmé Jean-Luc Mélenchon en présence du premier secrétaire du PS Olivier Faure, et du secrétaire national d’EELV Julien Bayou, mais en l’absence du chef des communiste Fabien Roussel, « retenu dans sa circonscription, a indiqué Ian Brossat, porte-parole du PCF, par la fermeture du site de Vallourec à Saint-Saulve », une commune située dans une circonscription voisine de la sienne.

Ce programme se positionne « dans une rupture maîtrisé, raisonné, mais ferme » par rapport au « système dans lequel nous vivons, un système d’indifférence et d’irresponsabilité écologique, de prédation en matière économique et capitaliste, et de négation de la démocratie », a déclaré le chef de file de la France insoumise, candidat à Matignon si les électeurs et les électrices envoient à l’Assemblée nationale une majorité de député.es Nupes.

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« Si nous gagnons, c’est notre programme qui s’appliquera. Rien ne sera négocié avec le chef de l’État », a-t-il affirmé. « Quand il y aura un problème, c’est le Parlement qui tranchera. » Car la Nupes revendique de s’inscrire « dans une démarche de reparlementarisation de la République française » par contraste avec « l’hyper présidentialisation » d’Emmanuel Macron, a insisté Jean-Luc Mélenchon.

Cette feuille de route compte huit chapitres : progrès social, emplois et retraites ; écologie, biodiversité, climat, biens communs et énergie ; partage des richesses et justice fiscale ; services publics : santé, éducation, culture, sport ; 6e République et démocratie ; sûreté et justice ; Union européenne et internationale. Chacun d’entre eux se clos sur une liste de « nuances », où les organisations qui soutiennent le programment font part de leurs désaccords. Elles portent notamment sur l’Europe ou le nucléaire et seront arbitrées « par le parlement », a-t-il été précisé.

Le texte recense 33 « nuances » sur 650 mesures et ne concerne donc que 5 % d’entre elles. Preuve que les partenaires ont « cherché le dépassement de [leurs] divergences », comme l’a affirmé Olivier Faure en confirmant que tous ont « bien la volonté ensemble d’être une gauche de transformation ». Avec ce projet « construit en une quinzaine de jours, en moins de temps qu’il a fallu pour Macron pour se trouver un Premier ministre, a renchérit Julien Bayou, nous voulons nous donner les moyens de gagner et de changer la vie du plus grand nombre ».

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