« Le Corps de l’âme », de Ludmila Oulitskaïa : Métaphysique des liens humains
Dans Le Corps de l’âme, Ludmila Oulitskaïa explore les relations quasi surnaturelles qui se tissent entre les êtres lorsque survient une disparition.
Un paradoxe. Toute l’œuvre de Ludmila Oulitskaïa est traversée par le thème de la guerre. Mais, alors que l’invasion de l’Ukraine par les forces russes s’est produite à trois heures de vol de Paris le 24 février, le dix-neuvième livre (écrit antérieurement, bien sûr) de cette voix engagée contre Vladimir Poutine élude la question. Ou plutôt, jamais l’un de ses écrits n’avait touché d’aussi près et de façon aussi juste ce que sème la guerre : la mort, et ce du point de vue des (sur)vivants. Mais elle l’aborde ici d’un point de vue plus universel.
Dans Le Corps de l’âme, une série de personnages se succèdent dans deux poèmes et onze nouvelles, denses par leur brièveté et leur puissance. L’autrice raconte l’effroi de cette solitude inattendue causée par la perte d’un proche, la violence de cette fracture qui sépare deux êtres reliés par l’amour – peu importe sa nature. Celle qui oblige à regarder ce qui reste et à continuer à vivre lorsque l’on croit pourtant qu’il n’y a « plus rien au monde hormis cette douleur ».
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