Xavier Darcos annonce qu’il va demander aux enseignants de fouiller les élèves pour vérifier qu’ils n’ont pas un vélo ou une mitraillette dans leurs poches

Le ministre de l’Education nationale dérape dans le même flaque de répression que la police. Salauds de d’jeunes, faut les mater puisqu’ils n’auront pas de boulot

Claude-Marie Vadrot  • 21 mai 2009
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Pourquoi chercher un vélo dans les poches des gamins ? Tout simplement parce qu’au moment ou Xavier Darcos expliquait à l’assemblée générale de la Peep, une fédération de parents d’élèves qui n’est pas réputée pour son progressisme, qu’il projetait de demander aux enseignants de « terroriser les élèves », c’est à dire de les fouiller à l’entrée des écoles, des collèges et des lycées, on apprenait que des policiers de Floirac prés de Bordeaux prenaient un peu d’avance sur la persuasion répressive.

En effet, mardi à midi, à la sortie de l’école primaire Louis Aragon de Floirac, dans la banlieue bordelaise des agents de police ont procédé à l’interpellation d’un enfant de 6 ans et d’un enfant de 10 ans « soupçonnés » d’avoir volé une bicyclette. Sans prévenir les parents, sur la simple foi d’une dénonciation, ils ont embarqués les deux mômes et les ont interrogés pendant deux heures au Commissariat de la ville, sans même prévenir la mère. Celle-ci n’a été alertée qu’après que la directrice de l’école maternelle voisine ait appelé la maman pour lui demander pourquoi le petit Simon, 4 ans, avait été oublié à l’école. D’ordinaire, en sortant ses deux grands frères passaient le chercher pour le ramener avec eux à la maison. Ils l’ont expliqué aux 6 (ou, vous avez bien lu six !) policiers qu’il devait absolument récupérer leur petit frangin mais les flics n’ont rien voulu savoir et les ont embarqués, cherchant ensuite à leur faire avouer le vol de bicyclettes. Priorité à l’enquête qui s’imposait de toute urgence devant la gravité des faits allégués.

Et ce n’est donc qu’ensuite, que la maman accourue chercher son petit, alors que les deux gamins étaient en « garde à vue », a été informée, se précipitant à la police pour montrer aux argousins zélés un papier prouvant que le soi-disant vélo volé appartenait à la famille depuis 18 mois et que, donc, la dénonciation était calomnieuse.

Cette histoire invraisemblable me fait penser à la fouille à corps pour chercher de la drogue dans un collège du Gers il y a quelques mois, à mon « interdiction » de pénétrer dans le jardin des Plantes le 31 mars dernier et à bien d’autres faits récents. Inspirés par la politique répressive venue d’en haut, par les effets de manches du ministre de l’Education nationale, de la ministre de l’Intérieur et de l’UMP qui ont besoin de « terroriser » la population pour lui faire accepter une politique du « tout répressif », la police et de façon plus générale de nombreux petits cadres de l’Etat soucieux de complaire au monarque, se croient autorisés à faire n’importe quoi, à abuser de leurs petits pouvoirs.

J’ai oublié l’essentiel : la maman accouru au secours de ses enfants se nomme Aicha Ouachin. Et les deux gosses, apeurés, ont refusé de retourner dans leur école.

Sarkozy, je t’ai reconnu, ### Sarkozy, je te vois….

Dans la soirée de jeudi, Xavier Darcos a expliqué qu'il "s'interroge sur ce qui c'est passé à Floirac"; tandis que le responsable de la police régionale a assuré que tout c'était passé de façon normale. Le flic, comme d'habitude, couvre; et Darcos me fait penser à ces incendiaires qui s'étonnent de voir bruler le feu qu'ils ont allumé.
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