Kadhafi, la diplomatie française …

… l’amateurisme de Sarkozy, la cécité de la presse ; et la lucidité de Jamel Debbouze !

Bernard Langlois  • 23 février 2011
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Par le passé, une certaine presse (et nos intellos médiatiques patentés) ont trop souvent pratiqué à tort et à travers la « reductio ad hitlerum » pour qu’on ne se méfie jamais assez des comparaisons hâtives.

Pourtant, cette fois, après avoir entendu le discours délirant de Kadhafi, on ne peut s’empêcher de penser au Führer en son bunker, à quelques jours de l’écroulement de son Reich éternel …

On sait que la politique étrangère française est fort maltraitée par les temps qui courent ; et singulièrement celle du pouvoir sarkoziste : je n’ai pas souvenir qu’on ait jamais vu des dizaines de diplomates de tous bords, dont certains encore en activité, dénoncer publiquement l’impéritie de l’exécutif en matière de relations extérieures. C’est l’Elysée qui est directement accusé, notamment d’amateurisme, et le Petit Père des Riches devrait en être vexé comme un pou …

Mais les journalistes que nous sommes ne sont pas exempts de reproches.

Dans son Neuf-Quinze du jour, Daniel Schneidermann ne nous (ne se ?) l’envoie pas dire : « Diplomates, ministres, journalistes, se renvoient la responsabilité de la cécité sur les tyrannies vermoulues du « monde arabe » *. Cette cécité a été la chose la mieux partagée des dernières décennies. Les journalistes n’en sont pas exemptés, avec cette réticence persistante à dire et nommer les choses.* »

C’est un reproche qu’on ne fera pas à certains humoristes, comme par exemple Jamel Debbouze, qui démontre ici, encore une fois, qu’un rire dénonciateur et loufoque peut être plus efficace pour nommer les choses que les plus savantes analyses …

« Reductio ad Hitlerum » ? Jusqu’à hier et ce fameux discours du cinglé drogué assassin de Tripoli, j’aurais sans doute trouvé que l’ami Jamel poussait le bouchon un peu loin …

Dans le contexte actuel, ce petit film (avec, en finale, sa référence explicite au Chaplin du Dictateur ), prouve qu’il n’en est rien.

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