Compte à rebours du climat. Les scientifiques américains révèlent que 2013 a été l’année la plus chaude…

Claude-Marie Vadrot  • 29 juillet 2014
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486 jours. C’est le temps qui reste à la planète et aux politiques avant le début de la 18 éme conférence sur le climat qui se tiendra prés de Paris, au Bourget, à partir du 30 novembre 2015. Comme le temps passera très vite pour la montée inexorable du dérèglement climatique, fait de réchauffement, de tempêtes, de froid inattendu et de graves variations pluviométriques, et d’erreurs d’appréciation, il est déjà temps d’en tenir une chronique politique, scientifique et économique. Le lecteur trouvera donc régulièrement ici les informations, bonnes ou mauvaises, liées au réchauffement de la planète et à la froideur ou à l’indifférence des politiques.

Le rapport annuel sur le climat qui vient d’être publié dans le Bulletin de la Société météorologique américaine, publication qui n’a pas pour habitude de propager des informations alarmantes ou alarmistes dans un pays où évoquer le réchauffement climatique met en ébullition les milieux économiques et la droite climato sceptique, explique que l’année 2013 aura été l’une des années les plus chaudes depuis que les relevés météo fiables existent. Ce rapport signale notamment que l’Australie a connu son année la plus chaude tout comme la Nouvelle Zélande et l’Argentine. Les scientifiques américains et leurs correspondants dans le monde entier (430 répartis dans 57 pays) ont observé et mesuré que les émissions de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi importantes et que les glaces et banquises de l’Arctique continuent de fondre. Phénomène en cohérence avec une autre inquiétude des scientifiques : la température globale des mers et océans continue d’augmenter régulièrement. Tout comme s’accentue l’élévation du niveau des mers, au point d’inciter la ville de New York et d’autres cités américaines à mettre certains de leurs quartiers à l’abri derrière des digues. Rappel que faute de lutter contre les mécanismes du réchauffement, les responsables politiques en sont réduits à éternellement réparer ou prévenir les dégâts.

Un autre rapport a depuis conforté ces constatations montrant que les modifications et le réchauffement climatique se poursuivent : une étude conduite dans une douzaine de région sous la responsabilité du Tropical Marine Science Institute de l’Université d’Etat de Singapour. Ces chercheurs expliquent que tous les pays tropicaux sont plus vulnérables que les autres au changement climatique. Dans les 130 pays se trouvant entre le Tropique du Cancer et le Tropique du Capricorne, les zones très (trop) chaudes sont en expansion rapide. Certaines risquent d’offrir un climat insupportable, explique le rapport, dés les années 30 et encore plus dans les années 50. Le professeur Steve Landing, qui a longtemps mené ses recherches à l’université de Santa Fé aux Etats-Unis avant de collaborer à l’étude sur les zone tropicales commente : « Nous ne sommes pas en train de nous préparer à affronter une crise. Nous sommes déjà dans cette crise ». Ce chercheur assure, après avoir fustigé les pays qui ne veulent pas prendre des précautions, qu’il n’est peut-être pas trop tard pour agir…

Un bel optimisme qui passera sa première épreuve en novembre prochain à Lima où se tiendra la conférence préparatoire à celle de Paris.

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