L’Eurogroupe bégaie ses propositions, la Grèce lui claque le beignet

Brève de Yéti

Le Yéti  • 16 février 2015
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L’Eurogroupe bégaie ses propositions, la Grèce lui claque le beignet
Photo : AFP/John Thys

Moscovici et Juncker dans un remake comique des "Désaxés"

Devinez ce que la Commission européenne, la BCE et le FMI (bon d’accord, on ne les appelle plus « Troïka ») ont trouvé d’original à proposer lors du dernier Eurogroupe du lundi 16 février ? Une extension de leur vieux « programme d’aide » (déjà refusé catégoriquement à deux ou trois reprises par les nouvelles autorités grecques, mais pas grave).

Devinez ce qu’a bafouillé Pierre Moscovici, commissaire européen par défaut, faute d’avoir pu sérieusement prétendre rester ministre dans son pays ?

« Il faut trouver une solution logique, pas idéologique… Il faut trouver une volonté commune… Il y a d’abord l’extension du programme… Il n’y a pas d’alternative à l’extension du programme… C’est d’abord au gouvernement grec de faire les mouvements nécessaires , puff, puff… »

En fait, tout est dans cette dernière phrase : l’initiative est désormais à ces fichus Grecs. L’Eurogroupe lui, est juste complètement désemparé, paralysé, sonné, allant jusqu’à bégayer ses propositions absurdes par manque d’autres pistes à explorer. Comme une mouche se heurtant à une vitre impitoyable.

Certains pensent que les dirigeants européens veulent juste forcer la Grèce à un « Grexit » qui l’isolerait. Sans doute, sans doute, mais Varoufakis a compris depuis longtemps le piège : un jeu de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette », le premier qui craque se prend la branlée. Que l’Union européenne allemande prenne donc elle-même l’initiative de la rupture et c’est l’effet domino assuré. Sans doute la raison pour laquelle le ministre des Finances grec reste si confiant :

« Il y aura un accord dans les prochains jours… »

Le problème pour l’Eurogroupe aujourd’hui, c’est que c’est le gouvernement grec qui a les bonnes cartes en main. Et les bons joueurs à la table de jeu. Ah, au fait, je ne vous demande même pas si vous avez deviné ce qu’ont fait les Grecs au soir de ce lamentable 16 février. Trop fastoche : ils ont claqué la porte de l’Eurogroupe et le beignet de ces imbéciles confits.

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