Enquête : les citoyens américains ne croient plus en leurs institutions (et c’est tant mieux)

Brève de Yéti

Le Yéti  • 22 juin 2015
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Enquête : les citoyens américains ne croient plus en leurs institutions (et c’est tant mieux)
Photo : AFP/Doug Kanter (World Trade Center, 11 septembre 2001)

Illustration - Enquête : les citoyens américains ne croient plus en leurs institutions (et c'est tant mieux)

Le rêve est terminé. C’est une récente enquête de l’institut Gallup qui nous le révèle : même les citoyens américains ne croient plus en leur système.

-* 8 % des Américains déclarent avoir confiance dans le Congrès (soit une baisse de 24% par rapport à la moyenne générale des enquêtes précédentes) ;
-* 33 % ont confiance dans la présidence (-43 %) ;
-* 32 % ont confiance dans la Cour suprême (-44 %) ;
-* 28 % ont confiance dans les banques (-40 %) ;
-* 21 % ont confiance dans les grandes entreprises (-24 %) ;
-* 24 % ont confiance dans les syndicats (-26 %) ;
-* 24 % ont confiance dans les journaux (-32 %) ;
-* 21 % ont confiance dans les journaux télévisés (-30 %) ;
-* 42 % ont confiance dans les organisations religieuses (-55 %) ;
-* 52 % ont confiance dans la police (-5 %) ;
-* 72 % ont confiance dans l’armée (+4 %).

L’amplitude encourageante d’une dégringolade

Bref, hormis la police et l’armée (mais n’est-ce point le propre des périodes de crises profondes que d’exacerber le réflexe sécuritaire ?), toutes les institutions américaines, tant publiques que privées, prennent le bouillon. Et plus encore que la faiblesse du pourcentage de confiance que leur accorde la population, c’est l’amplitude de sa dégringolade qui interpelle . Pour un système dont l’autorité ne repose que sur le crédit que lui accorde ses sujets, avouez que c’est ballot !

Quatorze ans après le coup de grisou du 11 septembre 2001, sept ans après le séisme systémique de 2008, la désaffection galopante de sa propre population risque fort d’être un coup fatal porté à un « rêve américain » bien faisandé. Un système qui ne peut plus compter que sur sa police et son armée est condamné à mort .

Si tant est qu’aucune sortie de la crise actuelle, sinon la survie même de l’espèce, n’est aujourd’hui envisageable sans une révolution complète au sein des institutions et un solide coup de balai parmi leurs dirigeants outrageusement corrompus, ce désamour profond et brutal d’une population pour ses « élites » est un signe plutôt encourageant . On attend avec impatience une enquête similaire sur la confiance accordée par les citoyens européens à leurs institutions, tant nationales qu’européennes…

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