19-05-18, Avignon-Orange
Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.
À 20h30 la police s’est mise à mettre des PV sur les voitures garées à côté de notre oasis. D’un air blasé j’ai dit que ça ne m’étonnait pas, que c’était comme à Calais. Clem m’a dit que non, c’est pas la même chose parce qu’à Orange il n’y a pas de migrants dans la rue depuis quinze ans. La xénophobie serait donc moins justifiable, et le harcèlement des bénévoles non plus.
Je suis allée observer la vingtaine de personnes. Tous très calmes, très propres sur eux. J’ai pu sans problème me mettre à côté d’eux, je n’ai ressenti aucune pression de leur part. Aucun contact. J’avoue que j’avais un peu peur de ce qui allait se passer. J’ai pas osé leur parler. Le responsable de cette assemblée est venu voir un de nos responsables pour prévenir que dans le lot, il y en avait 2 qui étaient potentiellement dangereux. Il voulait pas qu’on les assimile à eux si ça tournait mal.
Prise de note des choses qui m’ont marqué pendant le débat citoyen de ce soir :
« À force de construire des murs, ne serions nous pas enfermés dans notre propre pays ? »
Les migrants sont précarisés. Violences et CRS pour la lutte étudiante. Comme à Calais. « Même les luttes sont précarisées. »
À Briançon, ya toujours des identitaires mais en + des camions de CRS montent vers cette ville = Calais numéro 2 ?
Livre chef-d’œuvre : « Avec l’immigration » de M. Herran
Un ami avait un passeport marocain. Il voulait juste voyager, backpacker. N’a pas pu à cause de son origine. Maghreb et Moyen-Orient uniquement
« On parle de l’opinion publique, moi j’aimerais bien la rencontrer l’opinion publique. »
« On donne l’exemple que ça peut marcher. »
« Fait ce que tu peux, là où tu es. »
« Penser global agir local. »
Les RG nous ont demandé de changer l’heure de départ parce qu’il y a un groupuscule qui pourrait nous faire du tort.
Je remercie le caféjardin de nous accueillir malgré les menaces reçues.
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