02 et 03-06-18, Dijon-Les Glières
Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.
C’est marrant, mon père vient de m’envoyer un article du Monde dont le titre est : « Bénévole auprès de migrants : une expérience « intense » mais qui peut devenir « dévorante » ». Il s’inquiète pour sa fille, je comprends mais j’en ai pas fini avec les migrants déso pas déso 😛 Papa, je pense savoir me protéger. J’ai longtemps culpabilisé parce que je ne pouvais pas m’empêcher de mettre une certaine distance entre les migrants et moi pendant les distributions à Calais, alors que je voyais d’autres bénévoles très proche d’eux. Pourtant, je savais que le côté social était ce qu’ils venaient chercher en plus d’un repas. Je donnais ce côté aussi, mais grâce à ma mini-guitare. J’ai compris que rester distante, c’était ma façon de ne pas me faire dévorer affectivement. En fait, je profite de la cause pour apprendre à me connaître et à connaître l’humain. Ce que je fais, je le fais pour moi (référence au billet du 21-05 et sa définition de l’altruisme).
Cédric disait pareil à l’avant-première de Libre_ au rassemblement des Glières de la CRHA (Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui). Nous y avons été invités ce week-end. En gros, se battre pour les droits des migrants c’est se battre pour l’égalité des droits tout court, donc se battre pour ses propres droits. Il le fait pour lui quoi.
Ce week-end, il y a eu des discours, du théâtre, des conférences, des films, des échanges. Bref, il s’est dit beaucoup de choses intéressantes. Voici celles que j’ai retenues :
« La migration ce n’est pas un problème, c’est un défi à relever. »
« Sept mois au cachot sans voir personne. Ce fut le plus dur de toute la durée de ma peine de prison. »
« Il faut garder l’humour avant tout. »
« On nous emmerde parce qu’on dénonce les dérives de l’État. »
« J’en souffre tous les jours de cette affaire, mais me taire aurait été encore pire. »
« C’est important la culture, c’est ce qui nous différencie de l’animal. Avec les pouces. »
« Les organisateurs de l’événement ont dit qu’il y avait plus de monde que l’année dernière. »
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