La FSU en campagne

Le congrès se fait l’écho des revendications de la Fonction publique.

Thierry Brun  • 1 février 2007 abonné·es

Organisé à moins de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, le congrès de Marseille de la Fédération syndicale unitaire (FSU) s’est mis en ordre de marche pour « peser dans le débat » , a affirmé Gérard Aschieri, réélu pour un troisième mandat de secrétaire général. Le congrès, qui s’achève vendredi 2 février, succède en effet à une forte mobilisation des enseignants, le 20 janvier, contre la politique éducative du gouvernement, et précède une journée de grève, le 8 février, dans la Fonction publique, pour « les salaires et l’emploi ». « Le 8 février va donc rassembler, dans la grève et les manifestations, des personnels de l’Éducation et l’ensemble des fonctionnaires sur des plateformes convergentes et unitaires larges, puisque la CFDT s’est jointe à l’appel » , a déclaré Gérard Aschieri.

La Fédération, majoritaire de l’Éducation nationale, recueillant la moitié des voix des enseignants de la maternelle à la terminale (sauf dans les lycées professionnels) aux élections, compte agir « pour obtenir des résultats immédiats, que ce soit en termes de salaires, d’emploi public, de retrait de mesures » , notamment celle qui prévoit la suppression de 5 000 postes de professeurs dans les collèges et lycées à la rentrée prochaine. Le secrétaire général de la FSU a souhaité que le congrès « permette à tous de repartir avec la conviction qu’il faut « mettre le paquet » et faire de ce 8 février une incontestable réussite » .

La FSU critique l’attitude ambiguë du gouvernement en ce qui concerne la représentativité des organisations syndicales. Elle exige que celle-ci « soit fondée sur le vote des salariés et non pas octroyée a priori » et que « la validité d’un accord soit déterminée par la signature d’organisations représentant une majorité de salariés » . La fédération a réagi aux propos de Xavier Bertrand, porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy, favorable à la limitation du droit de grève : « Il n’est pas question pour la FSU d’accepter que l’on réduise d’une quelconque manière ce droit constitutionnel et qu’on affaiblisse ainsi la capacité de défense des salariés. »

La fédération compte aussi interpeller les candidats à la présidentielle dans les prochains jours pour « replacer la question de l’école dans le débat public de la présidentielle » . Des délégations du Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, ont rencontré le 20 janvier des représentants des candidats à l’élection présidentielle pour les « interpeller […] sur leur projet pour l’école ». Le syndicat a prévu de faire parvenir vingt questions aux candidats. Tout indique aussi que la FSU sera l’un des principaux porte-voix dans l’opposition au gouvernement pendant cette campagne.

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