Débats en Grande-Bretagne

Ingrid Merckx  • 1 mars 2007 abonné·es

Le port du voile à l’école fait des vagues en Angleterre. Le 21 février, la Cour suprême de justice a avalisé la décision d’une école de refuser à une élève de douze ans de porter le niqab, qui couvre entièrement le visage à l’exception des yeux. Le même jour, le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB), qui rassemble plus de 400 associations musulmanes, a publié un document demandant au gouvernement de permettre aux jeunes musulmans d’exprimer plus librement leurs pratiques religieuses. « Certaines écoles n’ont pas été réceptives aux revendications légitimes et raisonnables des parents et des enfants musulmans en relation avec leurs aspirations et leurs préoccupations dictées par leur foi » , précise ce texte. D’après le Conseil, les voeux des musulmans concernant les programmes d’éducation sexuelle, les vestiaires individuels, les temps de prière, les repas halal ou les leçons de sport ne sont pas suffisamment pris en compte. Il réclame, entre autres, la construction de salles de prières dans les écoles, que les filles soient autorisées à porter le hijab ou une robe islamique, que les garçons puissent se laisser pousser la barbe et n’aient pas à retirer leurs amulettes religieuses. Le ministère de l’Éducation a fait savoir que le document du MCB ne cadrait pas avec le code de conduite en vigueur dans les établissements.

Mais la politique du gouvernement de Tony Blair (dont le MCB est un interlocuteur privilégié depuis les attentats de juillet 2005 à Londres) dans les établissements publics n’est pas évidente, vu de France en tout cas. En Angleterre, la religion est un acteur incontournable de l’école publique. La tendance à en confier la gestion à différentes églises ou religions remonte au XIXe siècle. En septembre dernier, le Premier ministre a prévu de porter à cent le nombre d’écoles islamiques et de construire une école publique pour les sikhs près de Londres, et une autre pour les hindous à Harrow. Reste que 64 % des Britanniques se disaient opposés en 2005 au financement des écoles religieuses avec l’argent du contribuable.

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers
Racisme 17 octobre 2025 abonné·es

À Paris, un conducteur percute deux personnes lors d’une manifestation de sans-papiers

Vendredi 10 octobre, un homme en voiture a percuté des manifestants lors d’une mobilisation organisée par un collectif de sans-papiers à Paris. Deux hommes ont été blessés et ont porté plainte. Malgré leurs témoignages, la police a retenu l’infraction de « blessures involontaires ».
Par Pauline Migevant
À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue
Reportage 16 octobre 2025 abonné·es

À Rouen, l’académie refuse de scolariser des mineurs isolés et à la rue

Malgré un droit constitutionnel adoubé par la convention des droits de l’enfant, la scolarisation est une bataille au quotidien pour les jeunes exilés de la plus grande ville de Seine-Maritime. Depuis plusieurs mois, ils luttent face au refus de l’académie de les scolariser.
Par Louis Witter
« Plan social déguisé » : 20 salariés d’un sous-traitant d’Amazon contestent leur licenciement
Luttes sociales 15 octobre 2025 abonné·es

« Plan social déguisé » : 20 salariés d’un sous-traitant d’Amazon contestent leur licenciement

Licenciés pour faute il y a un an, ils ont décidé d’attaquer cette décision auprès des prud’hommes de Marseille, ce mercredi. En cause : le refus d’être mutés à plus de 130 kilomètres de leur lieu travail suite à la perte d’un contrat avec Amazon.
Par Pierre Jequier-Zalc
À Paris, la Confédération paysanne en première ligne contre le Mercosur
Reportage 15 octobre 2025 abonné·es

À Paris, la Confédération paysanne en première ligne contre le Mercosur

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté le 14 octobre contre le traité de libre-échange UE-Mercosur, à Paris, à l’appel du syndicat. Un texte qui exercerait une concurrence déloyale pour les agriculteurs français et menacerait la santé et le climat.
Par Vanina Delmas