Kahil El Zabar

Denis Constant-Martin  • 15 mars 2007 abonné·es

Les percussions sont infinies, comme les effets que l’on peut produire avec elles. Pour certains, la peau doit être directement frappée ou caressée avec la main ; pour d’autres, elle doit être attaquée à la baguette ou frottée avec des balais. Dans le jazz, c’est la main prolongée d’un appendice qui a prévalu. Mais l’esprit de la main nue n’a jamais disparu. Kahil El Zabar, lui, emploie les mains ou les baguettes selon les occasions et les musiques. Né à Chicago, bercé aux sons du blues, il a découvert dans la soul music des frappeurs dont le rôle était en fait mélodique. Il a travaillé la batterie dans cette direction ; puis, au Ghana, il a appris comment, avec les mains, modeler les sons et en même temps formuler les rythmes. Ce qu’il a mis à profit dès son retour. Associé aux musiciens les plus inventifs de Chicago, il est devenu un des percussionnistes les plus subtils des États-Unis. Il est non seulement un pourvoyeur de polyrythmies stimulantes mais un coloriste inventif qui met ses partenaires en condition de sonner au mieux possible et de rêver leurs improvisations. Au festival Banlieues bleues, il soutiendra le superbe saxophone baryton de Hamiet Bluiett et le violon dramatique de Billy Bang.

Culture
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