Poétique du cri étouffé

Après des années de silence, le trompettiste Jacques Coursil
publie un album déconcertant, « Clameurs », où mots et
musiques exhortent à se défaire des chaînes du passé.

Denis Constant-Martin  • 3 mai 2007 abonné·es

Dans Clameurs , la trompette appelle d'emblée. Par le timbre, par l'attaque, par l'articulation, elle évoque la corne de lambi (gros mollusque des Antilles) qui convie aux veillées. La trompette, ainsi, ne se contente pas de « musiquer », elle invite à entrer dans un monde de sons qu'elle colore par le souffle. Et, dénudée, épurée, elle porte des mots sans chercher à les aggraver. L'album Clameurs propose des pistes de réflexion plus que des cris : des « suites enchaînées », parce qu'elles se succèdent, mais, surtout, parce qu'en évoquant les chaînes et les enfermements, elles exhortent à s'en défaire et à s'évader.

Tout devait conduire Jacques Coursil à marier musique, poésie et pensée du monde. Martiniquais de Paris pétri d'Amériques, il se fait en même

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Culture
Temps de lecture : 4 minutes