Sélection télé

Politis  • 12 juillet 2007 abonné·es

C’est l’embarras du choix. Ou l’inverse. France Télévisions annonce un « été chaud ». Avec les fines fleurs du service public, ses cases imparables pour rivaliser avec le privé. En têtes d’affiche, Nagui et Stéphane Bern. Le premier anime tous les week-ends « La Part du lion ». Avec un concept calé dans l’actualité : « Parmi 140 candidats, explique l’animateur dans le magazine de France 2, lesquels, et dans quelle proportion, vont se partager les 10 000 euros en fin d’émission ? Chaque candidat va tout faire pour se tailler la part du lion et tout remporter. […] Il y a un élément qui, à mon sens, n’existe dans aucun jeu au monde, le côté “participatif”. Je pense que les personnes qui viennent participer à un jeu veulent faire partie du show. Pour cela, les questions seront illustrées par des chansons ou des imitations réalisées par les candidats. »

Le pire arrive toujours, et même plus souvent. En témoigne la seconde affiche de France 2, Stéphane Bern (sans doute récompensé cet été pour l’audience médiocre de la fameuse « Arène de France »). Il anime cet autre jeu estival, « Pourquoi les manchots n’ont-ils pas froid aux pieds ? ». « Un jeu intelligent de culture générale, dit-il, toujours dans le même hebdo de France 2, distillée avec fantaisie. » Au menu, des questions inattendues appelant des réponses sérieuses et scientifiques. « Pourquoi dit-on “aïe” lorsqu’on a mal ? Pourquoi les marins ont-ils un pompon rouge sur leur béret ? » De quoi changer la face du monde. Bern est accompagné « de sa joyeuse bande de chroniqueurs ». Parmi lesquels Sollers, Queffelec, Reynaert et Amanda Lear. Ça promet. Pour les fidèles au jeu inepte et ridicule, France 2 garantit encore et toujours « Fort Boyard ». La case documentaire a disparu, et Frédéric Taddéi est en vacances.

À vrai dire, ces guignoleries triomphantes de juillet sur France Télévisons, justifiant remarquablement le coût de la redevance, ne sont rien à côté du déploiement articulé autour de la Grande Boucle. Le service public annonce en effet un Tour de France retransmis pour la première fois en haute définition. En somme, elle se met au diapason du dopage haute définition, high-tech, à l’heure des transfusions sanguines. La seringue dernier cri. Ce qui n’empêche pas la chaîne de mettre le paquet en termes de diffusion, retransmission. En tête de pont, Drucker « en fête » (il finira bien par terrasser Zitrone dans l’imaginaire collectif du petit écran) à l’occasion d’une étape à Carcassonne. Sur France Télévisions, c’est six heures quotidiennes consacrées au Tour. Avec directs, magazines, consultants et réactions dites « chaudes ». Là-dedans, le magazine d’information consacré aux festivals, présenté chaque vendredi par Philippe Lefait, a comme des allures d’incongruité.

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