Drôle d’hommage

L’information nous vient d’un internaute aixois attentif et médusé. Sa bonne ville, gérée depuis 2001 par la députée-maire UMP Maryse Joissains-Masini, a décidé de rendre hommage à Jean-Étienne-Marie Portalis, juriste et homme d’État français, figure d’Aix-en-Provence, connu pour être l’un des principaux artisans du code civil napoléonien. Fort bien. Là où la machine s’enraye, c’est quand la municipalité décide d’orner le cours Mirabeau, principale artère du centre-ville, de citations pour le moins ambiguës tirées des textes de Portalis. Des exemples ? « Au lieu de changer les lois, il est presque toujours plus utile de présenter aux citoyens de nouveaux motifs de les aimer. » Mais aussi : « Dans une monarchie, il faut modérer l’autorité du Prince ; dans une aristocratie, celle des grands ; et dans une démocratie, celle du peuple. » Ou encore : « On va au mal par une pente rapide, on ne retourne au bien qu’avec effort. » Pour notre lecteur *, « ce qui se passe à Aix aujourd’hui témoigne de ces velléités antidémocratiques qui, désormais, peuvent s’afficher sans rougir en plein coeur de l’espace public ».* On ne l’aurait pas mieux dit.