Le mouvement de l’écriture
Frédéric-Yves Jeannet poursuit son œuvre singulière avec « Recouvrance », livre haletant et vertigineux, où l’auteur, explorant sa vie passée, témoigne
de sa quête formelle, d’une présence au monde et de notre histoire collective.
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Certes, il faut, de temps en temps, publier un livre. C'est à cela, dit-on, qu'on reconnaît un écrivain. Pourtant, là n'est peut-être pas l'essentiel. Un écrivain n'est pas tant celui qui « paraît » avec tous les sens que ce verbe recèle que celui qui habite l'écriture, et est investi par elle. Non pas un graphomane ni un pisseur de copie. Mais quelqu'un pour qui l'écriture est une entreprise de déchiffrage, nécessaire et utopique, de ce qui dans l'existence et dans le monde échappe, s'évanouit, se dilapide, ou se tapit dans l'invisible.
L'acte d'écrire, dès lors, peut connaître des ratés, être mis quelque temps entre parenthèses ; mais il ne peut s'interrompre. Il se soumet tout aussi difficilement à un strict calibrage, à une programmation, en aucun cas au formatage. Voilà pourquoi Frédéric-Yves Jeannet ne saurait être un habitué de la « rentrée littéraire », encore moins un candidat à quelque Goncourt que ce soit.
Frédéric-Yves Jeannet ne commence jamais un livre. Il poursuit toujours le même (un work in progress ), celui de son existence, dans une perspective très borgésienne, dont il concède quand il le faut, parce que le jeu éditorial l'exige, quelques éléments,
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